SPECIAL CONGRES du NPA

ACTUS... OPINIONS...

Congrès national du NPA....

 

vendredi 6 février 2009 - dimanche 8 février 2009

Il se tiendra à la Plaine St Denis à Eurosites.

 

 

EUROSITES PLAINE SAINT-DENIS
144, avenue du Président Wilson - 93210 LA PLAINE ST DENIS

 

A proximité de la Porte de la Chapelle, Eurosites Plaine Saint-Denis est situé sur l’axe de communication Paris/Stade de France.


ACCES VOITURE : périphérique : sortie Porte de la Chapelle. Parking : privé de 100 places.


ACCES METRO/RER :
métro Porte de la Chapelle, ligne 12 jusqu’au terminus Porte de La Chapelle, puis bus : lignes 153, 302 arrêt Église de La Plaine.

RER : station Stade de France (lignes B et D)

 

 

Les JCR-RED ont été dissoutes pour se fondre dans le nouveau parti anticapitaliste proposé par la LCR et les JCR. Pour plus d’informations :

 

NPA jeunes

 

 

Le IXème Congrès national des JCR – RED réuni le samedi 13 décembre 2008 se prononce à la majorité des 2/3 pour la dissolution des JCR – RED en vue de la fondation du Nouveau Parti Anticapitaliste et dans le but de construire en son sein un secteur jeune rassemblant l’ensemble des jeunes du Nouveau Parti Anticapitaliste.

 

 

 

Comte-rendu 9ème et dernier Congrès des JCR
Compte-rendu 9ème Congrès JCR.pdf
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Jean-Luc Mélenchon ne renonce pas à un accord avec le NPA

 

09/02/2009

 

Dans un communiqué, le Parti de gauche (PG) estime que le NPA a envoyé des "messages inquiétants" lors de son congrès mais relève que l'unité reste "a priori envisageable" et réaffirme sa "ferme volonté" de trouver un terrain d'entente.

 

Lors de son congrès fondateur ce week-end, le Nouveau parti anticapitaliste a exigé un "accord durable" de la gauche radicale, incluant les élections régionales de 2010 et marquant son indépendance vis-à-vis du Parti socialiste.

Cette dernière condition paraît inacceptable pour le Parti communiste, qui ne pourra continuer à exister aux régionales qu'en négociant des places avec le PS, comme ce fut le cas aux municipales.

 

Pour de nombreux responsables de la gauche radicale, le nouveau parti animé par Olivier Besancenot se sent porté par la crise économique et aurait placé la barre très haut de façon à faire cavalier seul au scrutin de juin.

Le PG souligne ainsi que les trois animateurs de la minorité favorable au "front de gauche" sans conditions aux européennes ont été écartés du Conseil politique national, le "parlement" du mouvement qui revendique 9.123 adhérents.

 

Si la volonté d'indépendance vis-à-vis du PS consiste à refuser de participer à un gouvernement ou tout autre exécutif dominé par ce parti et appliquant son programme social-libéral, "nous pourrons alors mettre en débat les conditions pratiques qui permettraient d'avancer", explique-t-il.

 

En revanche, s'il s'agit à l'avance "de définir cette indépendance comme un principe, quels que soient le cas de figure et le rapport de forces", le PG doute qu'il soit possible de "rassembler une majorité" en France.

 

Or, seul le suffrage universel peut "permettre d'appliquer un programme clairement en rupture avec la logique capitaliste", ajoute-t-il.

 

Le Parti communiste, qui parle de "refus non avoué" d'Olivier Besancenot, semble avoir fait un croix sur une possibilité d'accord.

 

Il entend en conséquence "accélérer la mise en route" de la campagne des élections européennes.

 

Accusé de laisser passer une chance historique pour la gauche radicale de faire un bon score aux élections du 7 juin, Olivier Besancenot rétorque que l'unité à gauche "ne doit pas être un cartel électoral" mais se faire à la base.

Un argument qui a convaincu 76% des 700 délégués au congrès fondateur du NPA.

 

http://www.lexpress.fr/actualites/2/jean-luc-melenchon-ne-renonce-pas-a-un-accord-avec-le-npa_739583.html

 

 

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LIRE sur le SITE du PARTI de GAUCHE :

 

"Premiers enseignements du congrès

du NPA"

 

NPA : élection du Conseil politique national, 45% d'anciens de la LCR

 

LA PLAINE-SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis),

8 fév 2009 (AFP) -

 

Le congrès du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot a élu dimanche à 78% les 192 membres de son Conseil politique national (CPN), sorte de "parlement" du parti.

 

Sur ces 192 membres, presqu'une moitié (45%) sont issus de la Ligue communiste révolutionnaire dissoute jeudi, alors que le NPA compte trois fois plus de militants que la LCR. La parité femmes-hommes est "presque respectée", a précisé Ingrid Hayes, responsable de la commission des candidatures. Le NPA revendique 9.100 adhérents (contre 3.200 à la LCR), dont 35% de femmes.

 

Un exécutif provisoire d'une vingtaine de personnes, a été mis en place, sans vote. Le Comité exécutif du parti doit être élu lors du premier CPN du NPA les 7 et 8 mars, où sera également discutée la question des porte-parole.

Avant le vote des quelque 600 délégués sur le CPN, les débats se sont un peu échauffés. Montée à la tribune, une représentante d'une mouvance très minoritaire (CRI) a été poussée vers la sortie, pendant que les membres de la motion favorable au "front de gauche" avec le PCF et le Parti de Gauche (représentant 16%) estimaient qu'ils n'étaient pas, avec 13 membres, assez représentés au CPN. "Le congrès-fondateur termine sur une fin de non-recevoir polie au "front de gauche" et l'élimination - au terme d'un coup de force - de certains de ses animateurs", a déclaré Christian Picquet qui ne fait pas partie du CPN.

 

A l'issue du vote qui a clos le congrès fondateur du NPA, les délégués ont entonné l'Internationale dont les paroles étaient projetées sur écran géant à destination des nouveaux militants, avant de scander "ce n'est qu'un début, continuons le combat".

 

 

dimanche 08 février 2009
dimanche 08 février 2009

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA)

entend peser à gauche

 

Lancé lors d'un congrès de trois jours en Seine-Saint-Denis, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot doit maintenant se faire sa place à la gauche de la gauche. Fort de ses 9.100 militants revendiqués (contre 3.200 à la LCR dissoute jeudi), le NPA, "le parti dont la gauche révolutionnaire a besoin au XXIe siècle" selon Olivier Besancenot, entend bien profiter de "l'échec du capitalisme" et du déclin du Parti communiste français (PCF).


Le NPA sera "une force anticapitaliste incontournable demain", affirme Alain Krivine, un des "anciens" du nouveau parti. A gauche, "il y a le pôle PS d'un côté, le pôle NPA à l'opposé et au milieu, des groupes qui se cherchent un peu", "le NPA, c'est une vraie recherche à l'opposition à Nicolas Sarkozy", a-t-il dit à l'AFP.


Dans ce cadre, le NPA qui compte sur la popularité de son leader, a confirmé dimanche sa réticence à rejoindre le "front de gauche" proposé par le PCF et le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon. Selon lui, l'alliance serait ponctuelle, et le PCF rejoindrait le Parti socialiste "pour sauver ses élus" lors des régionales (2010).


Favorable à un front électoral "durable", M. Besancenot a jusqu'ici défendu une unité à gauche "pour les luttes", comme lors de la mobilisation du 29 janvier où le NPA était à l'initiative d'une déclaration commune de dix organisations de gauche. Un autre texte, de 11 formations et signé par le PS, a également été diffusé à la veille de l'intervention de Nicolas Sarkozy jeudi soir.

 

 

 

A peine fondé, le NPA affirme son indépendance vis-à-vis du PS

 

NOUVELOBS.COM | 08.02.2009 |

 

Lors de son congrès fondateur, le NPA d'Olivier Besancenot s'est prononcé pour un "accord durable de toutes les forces anticapitalistes", en vue d'une alliance avec le PCF et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon aux prochaines élections européennes, en excluant toute alliance avec le PS.

 

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) s'est prononcé dimanche 8 février pour un "accord durable" avec "toutes les forces" qui se réclament de l'anticapitalisme, ne se limitant pas aux Européennes, avec pour condition principale une indépendance totale vis-à-vis du Parti socialiste.
Le texte a été approuvé par 76% des quelque 600 délégués présents, au dernier jour du congrès fondateur du NPA d'Olivier Besancenot qui se tient à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Depuis plusieurs semaines, Parti communiste français (PCF) et Parti de Gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon pressent le NPA de rejoindre le "front de gauche" qu'ils ont scellé en novembre sur la base du "non de gauche" au référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005.

Pour un front commun de gauche, sans le PS


Le NPA appelle à "une unité qui ne soit pas un cartel électoral sans lendemain" et "ne se limite pas aux élections européennes mais s'étende aux régionales" de 2010, une élection où le PCF s'allie traditionnellement avec le PS.
Or, la condition posée par le congrès à cette unité est d'être "toujours dans l'indépendance vis-à-vis du PS, parti qui, dans son programme et sa pratique, s'inscrit dans la gestion du capitalisme et a renoncé à toute transformation sociale". "Nous sommes prêts à des compromis mais pas à des compromissions", a lancé Sandra Demarcq, membre du Comité d'animation national du NPA.
Selon le texte, "le NPA entend agir comme force d'unité et est prêt à en explorer immédiatement et sans exclusive les voies, y compris pour les élections européennes". "Une unité qui doit se retrouver sur le terrain, dans les luttes sociales, écologiques contre la casse sociale".
Un sondage commandé à l'Ifop par le PG crédite un hypothétique "front" PCF-PG-NPA-Lutte ouvrière de 14,5% des voix (derrière l'UMP à 25,5% et le PS à 22,5%).

Le NPA officiellement fondé

Le NPA a officiellement acté sa naissance samedi en réaffirmant son attachement à l'unité des forces anticapitalistes, tout en manifestant peu d'empressement à rejoindre le "Front de gauche" pour les européennes.
Deux jours après la dissolution jeudi de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), les délégués du NPA réunis en congrès à La Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ont confirmé dans la soirée le nom de leur parti.
Les 595 délégués représentants 9.100 militants ont donc choisi, lors d'un deuxième tour, le nom de NPA après un vote serré. Au premier tour qui mettait en concurrence cinq appellations, NPA et Parti anticapitaliste révolutionnaire (PAR) avaient obtenu respectivement 219 et 213 voix.
Le NPA se veut "le parti dont la gauche révolutionnaire a besoin au XXIe siècle", affirme Olivier Besancenot qui souhaite un "nouveau Mai 68" contre la politique "libérale et brutale" de Nicolas Sarkozy.
Si le texte proposé au congrès affirme aussi le soutien du parti à "un accord durable de toutes les forces qui se réclament de l'anticapitalisme", cette condition devrait rendre difficile un accord avec le Parti communiste, qui siège avec les socialistes dans les conseils régionaux.

Les socialistes confiants, l'UMP sévère

Les socialistes, qui ont envoyé en délégation leur secrétaire nationale à la politique de la Ville, Marianne Louis, affirment ne pas craindre le nouveau parti. A droite, l'UMP multiplie depuis plusieurs mois les déclarations virulentes sur l'extrême gauche comme pour lui donner plus d'importance et son porte-parole, Frédéric Lefebvre, a accusé samedi le NPA de constituer un parti "attrape-déçus".
Le NPA revendique plus de 9.000 adhérents. Au noyau dur des anciens de la LCR (3.200 cartes à la dissolution), le nouveau parti a agrégé de nouveaux militants, venus de l'altermondialisme, du syndicalisme, du mouvement associatif ou de l'écologie radicale.
Au terme de longues discussions, le NPA avait adopté samedi une ligne politique qui reprend les grands thèmes chers à la "Ligue": opposition au libéralisme, défense des opprimés, engagement dans les luttes sociales, positionnements écologique et féministe. Le parti doit encore se choisir une direction nationale de 150 à 180 membres ainsi qu'un "comité exécutif" d'une trentaine de personnes. (avec AP)

 

 

Européennes: le NPA écarte un accord "sans lendemain" avec la gauche anticapitaliste

 


Le NPA s'est prononcé dimanche pour un "accord durable de toutes les forces anticapitalistes", rejetant une alliance électorale "sans lendemain" pour les européennes de juin.

La motion, qui veut prolonger une éventuelle alliance au moins jusqu'aux régionales de 2010, a été adoptée à 76% des quelque 600 délégués réunis à La Plaine-Saint-Denis pour le congrès fondateur du parti d'Olivier Besancenot.

Un texte alternatif, qui proposait de ne pas faire de la question des régionales un préalable, n'a recueilli que 16% des suffrages.

Ce vote rendra difficile les négociations en vue d'une alliance entre le NPA et le "Front de gauche" du PCF et du Parti de gauche. Les communistes, qui gèrent plusieurs régions avec les socialistes, ont en effet prévenu qu'ils ne prévoyaient pas de renoncer à la perspective d'un accord électoral avec le PS pour les régionales de 2010. AP

 

Les chiffres du NPA

 

07/02/2009

Les “vrais” chiffres du NPA ont été révélés hier à la tribune, lors de l’ouverture du congrès de fondation.  Petit apperçu de nouveau né de la gauche radicale…

 

Un parti qui prend une nouvelle dimension avec 9123 adhérents contre 3000 à la LCR

 

Un principe de démocratie locale avec 467 comités en France

 

Les plus gros comités : Paris, Bouche du Rhône, Haute-Garonne et Gironde

 

Un parti largement masculin: 35% de femmes contre 65% d’hommes

 

Le NPA progresse dans le privé: 47% des adhérents sont des salariés du privé contre 53% dans la fonction publique.

 

>>> A gauche toute

 

Le NPA se baptise... NPA

 

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a, sans surprise, confirmé samedi son nom de baptême lors du congrès fondateur du parti à La Plaine-Saint-Denis.

Au terme d'un vote serré, 316 délégués (53%) ont choisi de confirmer le nom actuel du mouvement, plutôt que celui de Parti anticapitaliste révolutionnaire (PAR), qui a reçu 264 suffrages (44%) lors d'un second tour. Le résultat a été salué par des applaudissements, l'assemblée scandant "Ce n'est qu'un début, continuons le combat" pendant quelques minutes.

 

Lancé à l'initiative de la Ligue communiste révolutionnaire en août 2007, le "NPA" s'était construit sur la base d'un nom provisoire, qui a été agrémenté depuis d'un logo propre et d'un site Internet baptisé http://www.npa2009.org. Mais ces éléments n'étaient pas définitifs et devaient être confirmés par le congrès.

 

Au terme d'un long processus, une liste de 21 noms avait d'abord été sélectionnée parmi plus de 500 propositions et soumise au vote des comités locaux. Le terme NPA avait alors reçu la préférence des militants, avec presque quatre fois plus de voix que les noms Parti anticapitaliste révolutionnaire (PAR), AGIR (Alliance de la gauche internationaliste et révolutionnaire), Parti de la gauche anticapitaliste (PGA) ou Parti anticapitaliste (PA), eux aussi soumis au vote.

 

Cette nette préférence exprimée par les militants n'avait en effet pas tari les débats, en particulier de la part de ceux qui tenaient à inclure le terme de "révolutionnaire". Mais ce mot ne faisait pas l'unanimité au sein du mouvement, qui se veut plus ouvert aux différentes tendances de l'extrême gauche que la LCR. "Le mot 'révolutionnaire' est handicapant, je ne veux pas repousser des camarades qui veulent nous rejoindre", a ainsi argué Aline, une militante, lors du débat préparatoire organisé vendredi.

 

D'autres regrettaient aussi de se trouver devant le fait accompli, le nom provisoire étant déjà largement connu et médiatisé, et assuraient que les adhérents avaient souvent "voté NPA pas défaut". "On nous donne le choix entre NPA et NPA", a déploré Frank, un autre militant, dont la position n'a donc pas été suivie. AP


NOUVELOBS 07/02/2009

 

 

Naissance officielle du Nouveau parti anticapitaliste de Besancenot

 

LA PLAINE-SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 7 fév 2009 (AFP) -

 

Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot a officiellement vu le jour samedi, 48 heures après la dissolution de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), a constaté une journaliste de l'AFP.

 

Lancé il y a un an et demi dans le cadre de la préparation du nouveau parti, le nom NPA a finalement été adopté lors d'un deuxième tour, par 53% des 595 délégués encore présents à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour le congrès fondateur du parti qui se tient jusqu'à dimanche. 44% des délégués ont voté pour le Parti anticapitaliste révolutionnaire (PAR), les autres se sont abstenus. Au premier tour, NPA et PAR avaient respectivement obtenu 219 et 213 voix. Les autres noms proposés étaient : Parti de la gauche anticapitaliste (PGA), Parti anticapitaliste (PA) et Agir (alliance ou alternative de la gauche internationaliste et révolutionnaire). Agir étant aussi le nom d'une formation d'extrême droite en Belgique, les militants n'étaient pas très chauds pour choisir ce nom.

 

Auparavant, les délégués ont voté à 91% les principes fondateurs du parti, après plus de trois heures de débats, entre nombreux amendements et votes à main levée des centaines de délégués. Les statuts ont également été adoptés très largement après plus d'une heure trente de discussions.

Le texte très attendu sur les élections européennes de juin qui devrait poser le principe d'une unité à gauche "qui ne soit pas un cartel électoral sans lendemain", ne sera soumis au vote des délégués que dimanche, étant donné le retard pris par le congrès samedi.

 

Le nom NPA qui ne semblait pas vraiment souffrir de contestation a été finalement adopté lors d'un scrutin serré. En début de congrès, Alain Krivine, un des fondateurs de la LCR, avait glissé en riant : "on va quand même pas repayer de nouvelles banderoles" alors que celles du NPA sont déjà imprimées. Mais à la boutique du congrès, on était resté prudent. Aucun "merchandising" sur le NPA. Seules les dernières traces visibles de la LCR étaient toujours à vendre, en soldes : T-shirts imprimés "Ligue communiste révolutionnaire anti-raciste écologiste" ou stylos LCR "nos vies valent plus que leurs profits". Les militants pouvaient aussi acheter le numéro de Rouge de leur naissance, alors que l'hebdomadaire trotskiste sortira son dernier numéro jeudi prochain après 40 années d'existence.

 

Début mars, un nouvel "hebdo" verra le jour pour accompagner le NPA.

 

NPA 07/02/2009

 

 

Liste des noms retenus pour le congrès du NPA

 

De nombreuses propositions ont été envoyées par 105 comités au groupe de travail du CAN et il a été possible d’en faire ressortir les 21 suivantes qui sont classées par simple ordre alphabétique….. Concernant la colonne « variante » : les AG électives expriment leur préférence mais pour ne pas éliminer des options qui sont très proches, elles ont été rassemblées sous une même dénomination. Ce sera tranché au congrès.

Rappel : le AG électives choisissent trois noms dans cette liste, classés par ordre de préférence et les font remonter au plus vite au groupe de travail du CAN.

 

Adresse : grpedetravailnom@npa2009.org

 

- AGIR : Alliance de la gauche internationaliste et révolutionnaire // Alliance ou alternative
- AGIR : Alternative de la gauche indépendante et radicale // Alliance ou alternative
- Démocratie révolutionnaire pour le socialisme
- Ecosocialiste
- Gauche anticapitaliste
- Gauche démocratique révolutionnaire // GDR ou GDRèv
- MAI :Mouvement anticapitaliste internationaliste
- Mouvement pour l’écosocialisme révolutionnaire // Mouvement ou front ou alternative
- Mouvement de la gauche révolutionnaire
- NPA : Nouveau parti anticapitaliste
- Parti anticapitaliste
- Parti anticapitaliste révolutionnaire
- Parti communiste révolutionnaire
- Parti démocratique révolutionnaire
- Parti de la gauche anticapitaliste
- Parti de la gauche révolutionnaire
- Parti révolutionnaire internationaliste
- Parti révolutionnaire des travailleurs
- Parti socialiste révolutionnaire
- Parti socialiste des travailleurs
- REDS : Révolution écologie démocratie socialisme

Enquête

NPA : une LCR bis ?

samedi 7 février 2009

 

Enquête. Révolution, communisme, anticapitalisme. C’est avec la même recette qu’Olivier Besancenot compte attirer de nouveaux militants dans son futur parti. En plein congrès fondateur, enquête sur le Nouveau parti anticapitaliste.


La révolution chez les révolutionnaires ? Il y a près d’un an et demi, Olivier Besancenot appelait à la création d’un « nouveau parti anticapitaliste », « mi-guevariste, mi-libertaire » lors de l’université d’été de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire) à Port-Leucate (Aude). Après avoir recueilli 4,08% des voix au premier tour de la présidentielle de 2007, soit deux fois plus que le Parti communiste, le jeune facteur entendait faire fructifier ces excellents scores. L’objectif ? Un parti élargi à quelque 10 000 militants contre 3 000 à la LCR.

Au lendemain de la dissolution de la LCR, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) – sous son nom provisoire – attire moins que prévu. L’université d’été de la LCR avait pourtant donné un coup d’accélérateur en réunissant 1 500 personnes fin août. Mais depuis, la distribution des cartes estampillées du haut-parleur rouge et blanc s’est nettement ralentie. « Nous en sommes aujourd’hui à 9 000 adhésions, confirme Pierre-François Grond, membre de la direction nationale. Nous n’atteindrons les 10 000 qu’après le congrès fondateur du 6 février ».

 

Si le NPA n’existera officiellement que dimanche, ses concurrents de gauche y voient déjà une tentative de relooking de la LCR. « Pas grand chose de nouveau sous le soleil, ironise Patrice Bessac, porte-parole du Parti communiste (PC). J’ai encore du mal à voir quel est le programme en dehors de la posture protestataire. » Pour Djamila Sonzogni, porte-parole des Verts, c’est « un parti fondé sur le culte de la personnalité d’Olivier Besancenot ». De son côté, Razzy Hammadi, secrétaire national au Parti socialiste (PS) regrette que le NPA fasse, comme la LCR, l’impasse sur la question « d’une union de la gauche et la construction d’une alternance » avec le PS. Le nouveau parti d’Olivier Besancenot se résumerait-il à un simple lifting de la vieille LCR ?

 

Plus jeune et plus populaire

 

Ses débats d’intellectuels qui n’en finissent pas, la LCR n’en veut plus. Loin de l’image des groupuscules d’extrême gauche ouverts à la seule « avant-garde éclairée », le NPA entend devenir un parti populaire. En clair : plus besoin d’avoir lu Marx et Trotsky pour participer. C’est ce qui séduit la nouvelle génération contestataire. Des jeunes qui ont participé aux mobilisations contre le CPE et la loi LRU à l’image de Leila Chaibi. Pour cette militante de Génération précaire et Jeudi noir, « les débats sur le stalinisme sont une perte de temps, il faut enterrer la faucille et le marteau ». A 26 ans, elle préfère l’action. Avec le collectif l’Appel et la pioche, membre du NPA, elle organise des pique-niques sauvages dans les supermarchés pour protester contre les profits dans la grande distribution.

Un ancrage plus jeune et plus populaire, c’est ce que confirme Florence Johsua, chercheuse au Cevipof, dans un ouvrage collectif Pour une gauche de gauche (Croquant). Depuis l’arrivée d’Olivier Besancenot à sa tête, la LCR a quasiment doublé ses effectifs. Les militants de moins de trente ans représentent 40% contre 25% avant la présidentielle de 2002. De plus, la LCR ressemble de moins en moins à un parti de fonctionnaires : 22% des recrues post-2002 sont salariés précaires ou demandeurs d’emploi contre 8,8% auparavant. Beaucoup ont rejoint la LCR pour sa tendance à embrasser de nouveaux combats comme les droits des femmes, l’écologie et l’altermondialisation. « Ce sont ces évolutions qui ont ouvert la voie au NPA », selon Florence Johsua.

A deux pas de la gare de l’Est, le comité NPA des IXe et Xe arrondissements de Paris se réunit à l’étage du café Delyss. Ici, écolos, anarchistes, communistes et trotskistes se retrouvent aux côtés des militants de la LCR. Ces origines diverses provoquent souvent un choc de cultures militantes. Exemple le 8 décembre lors d’un débat sur le nom du futur parti : « Je n’aime pas le mot communisme », lâche Edouard, d’Alternative Libertaire. Ce jeune anarchiste refuse toute référence à l’expérience stalinienne. « Nous ne sommes pas des objets politiques non identifiés, riposte Jihane, enseignante. Ancienne militante de Lutte ouvrière (LO), elle tient au mot « communiste » dans le nom du futur parti. Mais ce qui gêne Eric, un ancien de la LCR à l’allure de prof, c’est plutôt le terme « anticapitaliste » : « trop négatif ». Au final, la vingtaine de militants parisiens vote à la majorité pour le « Parti anticapitaliste révolutionnaire ».

Comme à Paris, il existe 467 comités NPA en France. Et dans des endroits où la LCR n’avait jamais mis les pieds auparavant. Des cellules locales ont été créées au cœur même de la classe ouvrière dans les usines Renault-Sandouville, Ford-Bordeaux et Renault-Flin. « 75% de nos adhérents sont des primo-militants, c’est-à-dire des nouveaux venus à la politique », explique Pierre-François Grond de la LCR. Autre succès : la capacité à recruter chez les frères ennemis. Une cinquantaine de membres du PS ainsi qu’une centaine de Lutte ouvrière (LO) auraient rejoint les rangs du NPA.

 

Toujours communiste et révolutionnaire

 

Ces changements de structure militante, la LCR aime les mettre en avant. Mais lorsqu’il s’agit de parler du programme, les propos sont plus évasifs. « On prendra le meilleur de chaque courant qui nous a rejoint : écolos, anarchistes, altermondialistes, trotskistes… », résume Alain Krivine, leader historique de la LCR. Invité du Grand Journal de Canal + le 14 janvier, même Olivier Besancenot l’a reconnu : le NPA « n’assume pas de projet politique de société alternative abouti ». Mais à la lecture des textes qui seront discutés au congrès, quelques pistes se dégagent.

« La place donnée à l’écologie sera beaucoup plus forte qu’à la LCR », précise Pierre-François Grond. Sont déjà prévus : le démantèlement du marché des droits à polluer initié par le Protocole de Kyoto, la sortie du nucléaire et la nationalisation des grands groupes énergétiques. Mais un sujet fait encore débat : la décroissance. « La tradition marxiste-révolutionaire classique est plutôt productiviste que décroissante », souligne Denis Pingaud, spécialiste de l’extrême gauche et auteur de L’Effet Besancenot. Avec écolos et trotskistes dans le NPA, « on réunit des personnes qui ont des objectifs contradictoires », déplore Jean-Pierre Vial, proche d’Arlette Laguiller.

Autre nouveauté dans le discours, le nouveau parti ne se réclame plus du trotskisme. « Le NPA ne sera pas une section de la Quatrième Internationale comme l’était la LCR », explique Alain Krivine, sans amertume. Avec l’autodissolution de la LCR, les militants ne devraient plus se rendre à ces rencontres internationales entre organisations trotskistes. Pour Lutte ouvrière et le Parti ouvrier indépendant, les deux autres partis trotskistes en France, cette rupture signe l’abandon du programme révolutionnaire de la LCR. « Elle renonce à ses différences, dont la référence à la révolution russe d’octobre 1917 que nous partagions », s’inquiète Jean-Pierre Vial, membre de la direction de LO. Pour ces puristes du trotskisme, le NPA ne sera pas à l’extrême gauche de l’échiquier politique.

Quid de la révolution et du communisme ? « On est dans le pays des révolutions », glisse Pierre-François Grond, sans donner davantage de précisions. Il évoque simplement un « retour au premier communisme d’avant 1917 ». Les textes provisoires, eux, ne présentent aucune ambiguïté sur ce point : « une société délivrée de la dictature du grand Capital » grâce à « une révolution sociale pour abattre le capitalisme ». Comme alternative, on parle d’« autogestion » par les travailleurs eux-mêmes. Autre détail révélateur : les statuts provisoires du NPA reprennent des extraits du Manifeste du Parti communiste qui figuraient également dans le Manifeste de la LCR. Sauf que, désormais, on se garde bien de citer les auteurs. Marx et Engels nuiraient-ils à l’image du NPA ?

Quant au programme, « dans ses fondamentaux, [il] ne sera guère différent de celui de la LCR », estime Denis Pingaud. Dans les résolutions d’actions présentées au congrès fondateur, figurent en bonne place les recettes d’Olivier Besancenot aux deux dernières présidentielles : anticapitalisme, interdiction des licenciements sous peine de réquisition publique, nationalisation des banques, hausse des salaires et surtout… le refus de gouverner avec le PS. Bref, un programme « 100% à gauche », à l’image du slogan de la LCR.

Chez les militants, cette continuité de la ligne politique ne rencontre pas que des adeptes. « Le dépassement du parti n’est pas allé assez loin » fustige Christian Picquet, écarté de la direction de la LCR en mars 2008. Avec son courant minoritaire Unir, il lutte pour un rassemblement allant de la gauche du PS aux comités antilibéraux formés à l’occasion du référendum de mai 2005. Mais ce rapprochement en vue des Européennes de juin est encore loin d’être acquis : les premières rencontres avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon n’ont rien donné. A ce titre, Christian Piquet n’hésite pas à parler de « congrès bâclé, où les réels débats politiques sont escamotés ».

 

Le parti d’Olivier

 

Au cœur de cette fausse révolution, il y a un homme : Olivier Besancenot. Depuis son arrivée à la tête du parti, le jeune facteur a donné à la LCR un poids électoral et des audiences inédits. Près de 300 000 voix en plus entre 2002 et 2007. Des passages réguliers sur toutes les chaînes de télévision. Cette tendance à la « pipolisation » de la LCR avait été critiquée par Christian Piquet en avril 2008, lors du passage d’Olivier Besancenot à l’émission de Michel Drucker Vivement Dimanche.

 

La personnalisation de la LCR autour de la figure d’Olivier Besancenot devrait donc se poursuivre au sein du NPA comme l’analyse Denis Pingaud : « Le NPA est un parti qui attire essentiellement autour de l’image de Besancenot. Il y a donc un vrai risque de personnalisation du parti autour de son porte-parole. Mais c’est en même temps la condition d’un certain succès en termes de recrutement et de score électoral. »

Naturellement, le postier de Neuilly-sur-Seine s’est imposé à la tête du futur parti… sans qu’il y ait débat. Pourtant Olivier Besancenot a indiqué vouloir de nouveaux portes-parole au NPA. Une manière de se défaire de l’image d’une LCR bis. Mais plus que dans les histoires de personnes, le véritable verdict viendra des urnes. Si le NPA parvient véritablement à exploser les scores de la LCR, alors la mue aura bien eu lieu. Premiers éléments de réponse : aux élections européennes de juin.

 

Lydie Marlin

 

Une enquête à retrouver sur le blog A gauche toute

 


Le PCF au NPA : « Ne pas rater l’occasion des européennes »

 

Appel . Le Parti communiste renouvelle sa proposition d’un front de gauche aux élections de juin.

Après une première rencontre avec le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) sur les européennes, le 27 janvier, le PCF renouvelle son « appel à constituer un front commun de gauche pour changer d’Europe » aux élections du 7 juin. À l’occasion du congrès du NPA qui débute aujourd’hui, le PCF rappelle cette offre dans une « adresse aux congressistes » glissée dans la pochette de chaque délégué, comme la direction du NPA l’a proposé aux organisations invitées. Le Parti de gauche (PG) fait de même de son côté.

 

« Nous voulons vous parler franchement, dit le texte communiste. Nous avons beaucoup de commun entre nous, nous avons aussi des débats et nous avons des différences » mais « nous avons tous, à gauche, de grandes responsabilités ». Après le succès de la journée d’action du 29 janvier, « notre responsabilité commune n’est pas seulement de lutter ensemble, (…) nous pouvons aller plus loin ». « Le front de gauche pour changer d’Europe que nous vous proposons est possible et nécessaire. La crise du capitalisme et le formidable mouvement social qu’elle génère en riposte appellent une réponse politique immédiate de la part des organisations de gauche qui oeuvrent pour une transformation sociale sur d’autres bases que celles du capitalisme », souligne le PCF, qui insiste : « C’est maintenant que cette réponse doit être apportée car la force du mouvement social naît aussi de la conscience grandissante que les politiques menées en France et en Europe sont la cause même de la crise. Le 7 juin, il faut ouvrir d’autres choix pour l’Europe, le choix d’autres politiques en faveur des salariés et du plus grand nombre. »

 

Face à cette nécessité, le PCF estime que « nos différences ne peuvent à notre sens justifier un refus de constituer ce front commun pour changer d’Europe », notamment sur la question des stratégies et des alliances aux élections régionales, condition qu’avance le NPA pour participer à ce front avec le PCF et le Parti de gauche (PG). Pour le PCF, pas question de nier ces divergences ni de céder un pouce de terrain sur la volonté des communistes de tout faire pour battre la droite. Mais, quelle que soit la configuration des prochaines élections régionales, « une belle victoire des forces de gauche résolument antilibérales aux élections européennes » serait « une excellente manière de préparer ces échéances », rappelle le PCF, pour lequel « cette occasion ne doit pas se rater ».

 

L'Huma 6 février 2009

 


La participation de la GR

dans le processus de construction du NPA

 

La Gauche révolutionnaire participe au processus de création d’un Nouveau parti anticapitaliste depuis le début. A la veille du congrès de fondation, nous confirmons notre volonté de continuer et d’élargir cette participation dans la perspective de construire un parti de lutte.

Comme nous l’avons précisé dans notre dernière lettre au CAN «Le Congrès de 2009 est pour nous un congrès d’étape et de lancement plus large du NPA. Le processus va se poursuivre et devra permettre de continuer les débats pour clarifier et affiner le programme, les méthodes… du NPA» Décembre 2008 Dès l’annonce de la LCR de sa volonté de lancer un nouveau parti anticapitaliste,en août 2007, nous avons déclaré notre disposition à y participer. Depuis, notre participation a été active en essayant d’être toujours constructifs en faisant des propositions concrètes pour faire progresser le nouveau parti, son mode de fonctionnement et sa base d'action.

 

>> Textes de la GR

Message au congrès du NPA

COMMUNIQUE DES ALTERNATIFS - 04.02.2009

 

 

Cher-e-s ami-e-s et camarades,

 

Travaillé par la crise écologique, le système capitaliste subit de plein fouet la crise financière. Nous sommes à un moment qui peut conduire à un refus populaire d’ensemble, celui qui commençait à s’exprimer dans la rue le 29 janvier.

 

Aussi, les responsabilités des forces sociales et politiques sont grandes. Il faut construire l’unité en soutien aux mobilisations et à leur auto organisation : la récente déclaration de 10 organisations de la gauche de gauche est un pas en avant.


Des débats essentiels doivent être engagés, pour l’autogestion, un écosocialisme, un projet global d’émancipation solidaire et féministe.

Nous y sommes prêts.

 

Une convergence durable des forces et courants politiques à gauche du PS est nécessaire et possible, en dépit de désaccords réels.

 

Cette convergence, ancrée dans les mobilisations altermondialistes, sociales, écologiques et démocratiques, pour l’échéance électorale européenne comme pour les suivantes, doit permettre de combattre ensemble la droite, de changer les rapports de forces à gauche en indépendance par rapport au PS.

 

Dans les semaines qui viennent, les Alternatifs poursuivront la discussion avec le NPA comme avec d’autres organisations et courants. Avec la volonté d’aboutir.

 

Nous vous souhaitons un bon congrès.

 

L’exécutif des Alternatifs

 

 

 

Dissolution officielle de la LCR pour créer le Nouveau parti anticapitaliste

 

 

LA PLAINE-SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis),

5 fév 2009 (AFP) -

 

La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d’Olivier Besancenot a été officiellement dissoute jeudi après 40 ans d’existence, pour créer le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) dont le congrès de fondation s’ouvre vendredi. La dissolution a été votée, à main levée, à 87,1% des voix des quelque 150 délégués, a constaté une journaliste de l’AFP. 11,5% ont voté contre, les 1,4% restants se sont abstenus. Quelques timides applaudissements ont suivi le vote. "Nous avons déjà été dissous deux fois par le gouvernement (en 1969 et 1973, ndlr), cette fois-ci c’est nous", s’est amusé, plus tôt dans la journée, Alain Krivine, un des fondateurs de la LCR. "On ne dissout pas en tant que tel, on continue le combat révolutionnaire avec un outil beaucoup plus adapté que la LCR" parce qu’"un parti, à la différence d’une secte, n’est pas un but en soi", a-t-il ajouté, se disant "enthousiaste et heureux". Face à "l’échec du capitalisme" et au déclin du Parti communiste français (PCF), le nouveau parti, qui ne rejoindra pas la IVe internationale trotskiste, sera "une force anticapitaliste incontournable demain", a assuré M. Krivine. Le NPA, dont le congrès fondateur se tient de vendredi à dimanche à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), revendique environ 9.000 militants (contre 3.200 à la LCR). Il s’agit de "prendre le meilleur des traditions du mouvement ouvrier, qu’elles soient trotskistes, socialistes, communistes, libertaires, guévaristes" ou issues de l’écologie radicale, affirme Olivier Besancenot qui n’est "pas venu avec une gerbe de fleurs" et dit ne ressentir "ni émotion ni nostalgie" pour l’"enterrement" de la LCR, créée en 1969. Dans les allées du congrès, la nostalgie n’était en effet pas vraiment palpable même si quelques-uns ont critiqué une dissolution faite "en quelques heures", à l’image de Christian Picquet, minoritaire dans le parti, qui regrette un "débat bâclé, expédié à la sauvette" dans une "ambiance morose". Souhaitant faire entrer au NPA des gens qui, même s’ils avaient des idées proches de la LCR, n’osaient pas y adhérer "à cause de son histoire", M. Besancenot, 34 ans, dont 20 passés à la LCR, a déclaré être "très, très fier" de l’héritage de la Ligue. Fondée en avril 1969, la Ligue communiste, devenue LCR fin 1974, a marqué la gauche et a notamment formé des dizaines d’hommes et de femmes politiques, comme les socialistes Henri Weber, Julien Dray, François Rebsamen, Pierre Moscovici, Sophie Bouchet-Petersen ou David Assouline. Lors du congrès fondateur, les quelques 600 à 700 délégués du NPA devront notamment décider du nom de la nouvelle formation et de son éventuelle participation à un "front de gauche" avec le Parti communiste français et le Parti de Gauche lors des européennes de juin.

 

Communiqué de la LCR

6 février 2009 ouverture du congrès de fondation du NPA
Intervention d'Olivier BESANCENOT

 

(Pris le : 06 février 2009 - Lieu : Saint-Denis, Île-de-France, France)

 

La LCR de Besancenot dissoute ce jeudi

 

La Ligue communiste révolutionnaire va laisser place vendredi au Nouveau parti anticapitaliste (NPA), dont le congrès se tiendra ce week-end.

 

A l'initiative de la création du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) doit s'auto-dissoudre jeudi 5 février dans la soirée pour laisser place, dès le lendemain, au congrès fondateur du "NPA". Réunis à La Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) jusqu'à dimanche, plusieurs centaines de délégués devront adopter les statuts du nouveau parti, élire leur direction et choisir le nom définitif au mouvement.

Altermondialistes, syndicalistes, associatifs, écologistes…

Forte de ses bons scores dans les urnes et de la popularité de son hyper-médiatique porte-parole Olivier Besancenot, la LCR s'apprête à se saborder après quarante ans d'existence pour lancer un mouvement plus large et plus ouvert. Avec 9.000 adhésions revendiquées, le nouveau parti a d'ores et déjà réussi son pari de séduire de nouveaux militants, venus de l'altermondialisme, du syndicalisme, du mouvement associatif ou de l'écologie radicale, qui s'ajouteront au noyau dur constitué des 3.000 encartés de l'actuelle LCR.

Un parti divisé

Mais le NPA ne guérira pas l'extrême gauche française de ses divisions chroniques, malgré la main tendue de la LCR et le souvenir toujours vif de l'éphémère unité des anticapitalistes contre la Constitution européenne en 2005. Alors que le projet de nouveau parti est sur la table depuis plus d'un an et demi, aucune autre organisation d'envergure n'a rejoint le mouvement et pas moins de trois autres initiatives politiques ont vu le jour ces derniers mois pour "fédérer" les anticapitalistes.

Pas d'alliance pour les européennes

Les premières déclarations des dirigeants du NPA, que le congrès doit confirmer samedi, laissent aussi présager que le parti déclinera l'invitation à rejoindre un "front de gauche" unitaire avec le PCF pour les européennes de juin. "S'il s'agit de faire un bon coup électoral aux européennes pour qu'ensuite, aux élections suivantes, c'est-à-dire aux élections régionales, certains retournent dans le bercail du Parti socialiste, ce sera sans nous", a déclaré Olivier Besancenot, qui ne souhaite s'engager que dans une alliance politique au long cours.

Prisonnier du passé

"Commençons par les européennes et nous verrons après", propose au contraire le PCF, qui s'est allié avec le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon et se voit déjà arriver en tête à gauche au soir du 7 juin. "Nous attendons du NPA qu'il n'envoie pas le message de la vieille LCR", plaide Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF. Les communistes répéteront ce message dans un texte qui sera distribué aux délégués du NPA.

Popularité prouvée

Mais Olivier Besancenot, avec 4,1% à la présidentielle de 2007, avait séduit deux fois plus d'électeurs que Marie-George Buffet et la nouvelle équipe semble plutôt confiante dans ses chances de rééditer un bon score, seule, cette année. En surfant sur le mécontentement social, "ils peuvent rassembler les déçus et l'élection peut leur être favorable", analyse le politologue Jean Chiche, du CEVIPOF. Aux yeux du chercheur, le défi sera plutôt de confirmer à long terme ce lancement réussi. "Le NPA peut attirer des gens qui ne sont pas vraiment politisés, devenir un lieu de débat, faire émerger des idées", estime-t-il, mais s'il campe sur son refus de participer au gouvernement, "les électeurs qui ont besoin de changement risquent de se détourner et de voter utile".

Les adversaires sur les starting block

Le PS assure d'ailleurs ne pas craindre la concurrence et avance que le programme qu'il présentera en 2012 sera en mesure de séduire largement, asséchant ainsi le réservoir de voix de l'extrême gauche. De son côté, la droite semble avoir choisi d'exacerber cette concurrence en brandissant comme un épouvantail la menace de l'extrême gauche, sous les traits du "terrorisme" d'ultra-gauche, des syndicalistes de SUD-Rail ou même plus directement d'Olivier Besancenot, que Jean-François Copé est allé jusqu'à accuser d'incarner "l'extrême gauche dans ce qu'elle a en réalité de plus agressif, de plus violent".

 

 

NOUVELOBS.COM | 05.02.2009 |

 

Besancenot lance le NPA

 

(Durée : 03:20 Pris le : 05 février 2009)

 

Interview

Olivier Besancenot revient sur la vocation du NPA, qui succédera vendredi à la LCR.

 

 

«On assume une part d'utopie car la gauche ne nous fait plus rêver»

 

À l’ouverture du congrès qui enterre aujourd’hui la Ligue communiste révolutionnaire pour faire naître le NPA (Nouveau Parti anticapitaliste), Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR, explique les objectifs de sa nouvelle formation.

 

Qu’attendez-vous de l’intervention télévisée, ce soir, de Nicolas Sarkozy ?

 

Nicolas Sarkozy défend les intérêts de sa classe. Ses plans de relance concernent 7 % de privilégiés alors qu’il a été élu par 53 % de la population. Ses mesures injustes accélèrent trente ans de politique libérale, pourtant à l’origine de la crise économique ! Mais le piège serait de se focaliser sur le style Sarkozy. C’est le pouvoir politique tout entier qui se durcit. Depuis plusieurs mois, il criminalise le mouvement social, réprime à tour de bras. Ce qui inquiète le gouvernement, c’est que la crise économique du capitalisme ne se traduit pas par un abattement généralisé. D’où sa volte-face sur la réforme des lycées, par peur du syndrome grec, de l’embrasement de la jeunesse. Il y a un climat de mobilisation sociale et le mouvement 29 janvier, extrêmement massif, appelle à des suites.

 

Vous allez enterrer aujourd’hui la LCR. A quoi servira le NPA ?

 

On propose de faire un pôle anticapitaliste par le bas. La gauche radicale, depuis plus de dix-sept ans, a cherché à se fédérer par en haut pour faire un cartel unitaire d’organisations existantes, comme l’hypothétique candidature unitaire à la présidentielle après le référendum de 2005. A chaque tentative, l’histoire des uns et des autres a parasité la dynamique de rassemblement. On a conscience de ne pas être le nouvel horizon politique indépassable et, pour nous, un outil politique n’est pas une fin en soi. On veut d’abord offrir une nouvelle représentation politique à ceux qui appartiennent à la nouvelle génération militante, qui n’avait pas de parti jusqu’à présent et qui en veut un.

 

A quoi ressemble la société rêvée du NPA ?

 

Ce serait un modèle où la majorité déciderait de contrôler et de s’approprier les richesses. On ne parle pas seulement de mieux les répartir, on pose la question de la propriété. Aujourd’hui, le fruit du travail de tous est accaparé par une minorité, on veut faire en sorte qu’il revienne à tous. Le capitalisme a été capable de distiller dans les esprits ce venin qui consiste à mettre sur un pied d’égalité la propriété privée à usage personnel - la voiture, la maison - et la propriété des grands moyens de production. Le vol, pour nous, c’est de voir les richesses produites par le travail de tous accaparées par les multinationales et les grands trusts. On veut confronter notre réflexion à la lumière d’expériences pratiques, notamment en Amérique latine avec le Venezuela, Cuba, la Bolivie ou le zapatisme au Mexique. La société idéale n’existe pas. On assume une part d’utopie comme un renvoi d’ascenseur à la gauche qui ne nous fait plus rêver.

 

Ségolène Royal a dit vouloir réconcilier la gauche de gouvernement, le mouvement social et l’extrême gauche. Vous êtes partant ?

 

Pour se réconcilier dans les luttes et dans les mobilisations sociales, il n’y a pas de problème. S’y retrouver avec le PS serait déjà pas mal ! Mais sur des propositions alternatives, non. Entre un programme qui propose de rompre avec l’économie de marché et un autre qui s’inscrit dans son cadre, il y a des divergences politiques importantes. Tout ce que nous préconisons - comme l’instauration d’un seul et même service public bancaire ou la levée immédiate du secret bancaire, commercial et industriel - est contradictoire avec l’économie de marché, à laquelle la déclaration de principe du PS s’est ralliée.

 

Le PS a défilé le 29 janvier. Vous fait-il de l’ombre ?

 

Je trouve positif que les socialistes soient dans la rue, c’est leur place. Il n’y a pas de place pour les querelles de chapelle et le sectarisme quand il y a des mobilisations sociales d’ampleur.

 

Vous prônez l’unité des luttes mais vous traînez des pieds sur la proposition de Jean-Luc Mélenchon de créer un front de gauche aux européennes…

 

Qui peut imaginer que le débouché immédiat du 29 janvier soit les élections européennes ? Ce serait hallucinant. Pour les élections, nous proposons de fédérer les forces anticapitalistes qui sont prêtes à assumer leur indépendance totale vis-à-vis de la direction du PS. Vouloir faire un bon coup électoral, s’il s’agit ensuite pour certains de retourner dans le giron du PS aux élections suivantes, n’aurait pas de sens.

 

Mélenchon a tout de même quitté le PS…

 

Tant mieux. Cela prouve que ce parti n’est pas réformable et cela tire le paysage politique vers la gauche.

 

Misez-vous, lors des européennes, sur un vote sanction porté par le mouvement social ?

 

Cette élection arrive alors que le capitalisme est en crise. Et on ne boude pas les échéances électorales. Mais faire un score à deux chiffres ne définit pas une orientation. Et dire qu’on va écraser le PS aux prochaines élections n’est pas un objectif en soi. La question est : qu’est-ce qui peut naître à gauche pour donner un débouché politique durable aux résistances sociales ? Un front anticapitaliste, lui, n’ira pas mourir dans une nouvelle version de la gauche plurielle.

 

Avez-vous peur du pouvoir ?

 

Pour nous, la question stratégique, c’est prendre le pouvoir sans se faire prendre par le pouvoir. Car, dans le cadre actuel, c’est le pouvoir économique qui tire les ficelles. Tous ceux qui à gauche ont mis les mains dans le cambouis des institutions actuelles ont fini par faire des politiques de droite.

 

A force de refuser toute alliance, ne risquez-vous pas de faire gagner la droite ?

 

Agiter le vieux chiffon rouge de la division de la gauche, c’est un peu éculé. Nous ne sommes les marionnettes de personne. Dans les faits, ceux qui à gauche font le jeu de la droite sont ceux qui trouvent toujours des excuses pour ne pas aller au carton face à la politique de Sarkozy.

 

Dans les cités, l’anticapitalisme, c’est vendeur ?

 

Anticapitaliste, ça peut se traduire par «niquer le système». Pour les jeunes des quartiers, l’idée que celui-ci est à bout de souffle, qu’il amène ces discriminations sociales et raciales, peut être un moteur pour entrer au NPA.

 

LIBE 05/02/2009

 

 

Discours d'introduction au congrès de dissolution de la lCR

par Alain Krivine jeudi 5 février 2009

 

 

La LCR se dissout aujourd’hui, le NPA naît demain

 

«Jeudi, on se dissout et vendredi on renaît, ce qui prouve qu’on ne meurt jamais», plaisante Alain Krivine, qui fut en 1969 le premier candidat à la présidentielle de la LCR, créée dans la foulée de mai 1968 pour préparer le Grand Soir. Quarante ans après, pour surfer sur la popularité d’Olivier Besancenot (4 % à la présidentielle de 2007, 60 % d’opinion favorables dans les sondages) et occuper l’espace laissé par «la dérive social-libérale» du PS et la satellisation du PCF, la direction de la LCR lance un appel pour «un pôle anticapitaliste».

 

Objectif : lancer une OPA sur l’extrême gauche et la gauche de gauche en rassemblant «le meilleur de la tradition du mouvement ouvrier, trotskiste, communiste, guévariste, écologiste et féministe». Après plus d’un an de processus constituant, «qualitativement et quantitativement, l’objectif est rempli. On était 3 200 à la LCR, on est plus de 9 000 au NPA», note Besancenot. D’autres assurent que «le nombre de votants au congrès, c’est-à-dire de vrais militants engagés, tournerait plutôt entre 5 000 et 6 000».

 

Noyau dur et nébuleuse

 

«À vue de nez, il y a pas mal de jeunes, des syndicalistes, des associatifs. On n’est pas un parti "d’ex" et de déçus, plutôt des "sans-parti"», assure Besancenot. Dans les 467 comités locaux, se côtoient sous la houlette des militants de la LCR des associatifs de quartiers, des retraités du PCF, des antilibéraux des comités Bové, des anciens de Lutte ouvrière, des écologistes décroissants et des altermondialistes d’Attac. Au sein de cette nébuleuse, «les apports des nouveaux militants sont éparpillés. La LCR, seul courant national au sein du NPA, et la fraction de LO tirent les ficelles», explique un membre de la Ligue. À preuve : «La liste des 21 propositions pour rebaptiser le NPA témoigne d’une surenchère gauchiste la plus folle», dénonce Christian Picquet, du courant unitaire de la LCR.

 

Anticapitaliste, éco-socialiste et révolutionnaire

 

Officiellement, le NPA n’est plus affilié à la IVe Internationale fondée par Léon Trotski. Sa déclaration de principe prône «un socialisme du XXIe siècle». Et les préoccupations environnementales et sociétales sont plus marquées. Mais la ligne ne bouge pas : «Anticapitaliste et 100 % indépendante de la direction du PS». «Entre le NPA et la LCR, rien ne change. On attend toujours un nouveau Mai 68. Des luttes pour que ça déborde. On traîne le vieux rêve anar de la grève générale prolongée. C’est la même ligne imbécile qui ne marche pas», fustige Gilles Suze, cégétiste et historique de la Ligue. «Même à 10 000, vouloir révolutionner la société, c’est un peu mégalo», explique Picquet, qui compte défendre l’alliance avec Mélenchon et le PCF aux européennes face à une majorité du NPA plus encline «à rester sur son Aventin» pour faire la fête anticapitaliste entre soi.

 

LIBE 05/02/2009

 

Dans un "chat" sur Le Monde.fr, jeudi 5 février, le porte-parole de la LCR, Alain Krivine, estime que le Nouveau Parti anticapitaliste, dont le congrès fondateur a lieu de vendredi à dimanche, "n'est pas contre aller dans un gouvernement", mais que "ce n'est pas un but en soi".

 

 

lb : Qu'attendez-vous de l'interview de Nicolas Sarkozy ce soir ?

 

Alain Krivine : Moi, je n'attends rien de cet entretien. Sarkozy a joué la montre depuis son élection en laissant croire qu'il allait à chaque fois annoncer des bonnes nouvelles. Sa politique et ses méthodes sont connues. Il est directement le facteur du Medef, ce qui prouve qu'il n'y a pas que des bons facteurs. Et je crois qu'il ne faut plus attendre ses discours, mais agir comme on l'a fait le 29 janvier. On lui a imposé de stopper ses fameuses réformes. Et j'espère que c'est ce que vont faire les confédérations syndicales qui vont se réunir juste après son discours.

 

Jeancharl : Le NPA va-t-il abandonner toute référence au marxisme ?

 

Alain Krivine : Non, ça je ne crois pas. On n'abandonnera aucune référence qui semble utile au combat anti-capitaliste. Le marxisme en fait partie. On va garder tout ce qu'il y a de positif dans l'héritage trotskiste, libertaire ou communiste. Ce n'est pas un critère puisque même aujourd'hui des économistes ou des politiciens de droite se replongent dans le marxisme pour comprendre la crise.

 

Seb : Qu'est-ce qui vous distingue des autres partis d'extrême gauche comme le PCF, le PG ou encore Lutte ouvrière?

 

Alain Krivine : Je crois que nous n'avons pas les mêmes divergences avec les uns ou les autres. Je crois que la frontière essentielle à gauche c'est entre ceux qui pensent qu'on peut réformer, humaniser le capitalisme, ou au besoin rompre avec lui par les élections seulement, et ceux qui pensent qu'il y a nécessité de renverser cette société essentiellement par les mobilisations. Pour les premiers, je fais allusion, avec des nuances, au PCF et à Mélenchon.

Et parmi les seconds, il y a nous et LO, on est dans le même camp. Ce qui nous sépare plus de LO, c'est leurs différentes tactiques : sectaire pour construire un nouveau parti et opportuniste dans les élections où ils se sont retrouvés avec la gauche aux municipales. Dans l'action, nous sommes pour rassembler toutes ces forces, et même le PS, face à Sarkozy et à sa politique. Ce qui est différent de construire un parti commun ou d'aller ensemble aux élections. C'est dans ce cadre que l'on vient de signer une deuxième déclaration commune de soutien aux grèves qui va de LO au PS en passant par les radicaux de gauche.

 

Maxmallium : A vouloir s'affranchir du passé trotskiste et réaliser une synthèse des courants anticapitalistes, le NPA ne risque-t-il pas de connaître les mêmes problèmes que le PS ?

 

Alain Krivine : D'abord il ne s'agit pas de s'affranchir du trotskisme, mais de garder ce qu'il y a de mieux dans son héritage. Par exemple l'idée de révolutionner la société, l'internationalisme. Par contre, la lutte antistalinienne n'est plus d'acualité. Il n'est pas question pour nous de faire un parti fourre-tout.

 

Stephanie : Pourquoi anti-capitaliste ? Etre contre le capitalisme est une chose mais que proposez-vous à la place ? Il me semble qu'il aurait fallu trouver un nom plus créatif. Pourquoi pas un nouveau nom pour un nouveau système politique ?

 

Alain Krivine : Le NPA n'aura pas à assumer l'héritage trotskiste qui n'est qu'un courant du mouvement révolutionnaire. Mais il se prononce nettement pour renverser la société capitaliste. C'est vrai qu'il ne faut pas être uniquement anti. Le NPA fait déjà une série de propositions positives. C'est notamment la force du discours de Besancenot, aussi bien en ce qui concerne les revendications immédiates, comme l'augmentation des salaires et des retraites de 300 euros et du smic de 400 euros net, ou de la création d'un pôle public des banques et du crédit sous contrôle des usagers...

Mais en même temps cela implique un changement de société où il faut s'attaquer à la propriété privée avec pour but, et ce sera une définition du socialisme, une autre répartition des richesses décidée et contrôlée par la population. Un exemple : on nous dit que les caisses sont vides, mais on trouve, on ne sait où, 300 milliards pour garantir les banques.

Quant au nom du parti, pour moi c'est de peu d'importance. LO est révolutionnaire et ce n'est pas dans son nom. Le Parti socialiste se dit socialiste et il ne l'est plus depuis longtemps. On choisira demain le nom qui fait le plus consensus.

 

Boris : Vous sentez-vous capables de gouverner la France en 2012 ? Comment concilier luttes et gouvernance ?

 

Alain Krivine : On n'est pas contre aller dans un gouvernement. Ce n'est pas un but en soi. Le but c'est de répondre aux exigences du monde du travail. Jusqu'à présent les principales réformes sociales en France, comme les congés payés, ont été obtenues par des grèves générales et pas par des élections. La garantie pour aller dans un gouvernement qui soit vraiment de gauche, c'est de s'appuyer sur une mobilisation générale de la population comme en 1968 et d'avoir des partenaires qui s'engagent sur un programme de rupture avec le capitalisme.

Sinon, à froid, comme l'ont fait le PCF et les Verts, c'est faire la politique de la droite et se discréditer. Et il n'est pas question qu'on le fasse.

 

Well : Ne serait-il pas mieux pour la France qui veut combattre la politique de M. Sarkozy que vous vous unissiez avec le Parti socialiste ?

 

Alain Krivine : La réponse c'est : dans l'action oui, je préfère voir le PS dans la rue que faire le guignol au Parlement en chantant La Marseillaise. Et je me félicite que le PS soit enfin venu à des réunions unitaires après les avoir boycottées. Mais cela ne signifie pas pour autant aller ensemble au gouvernement. Il a fallu la journée du 29 janvier pour les faire bouger un minimum.

 

Cerrumios : Quels sont les objectifs du NPA pour les élections européennes ?

 

Alain Krivine : D'abord définir un programme. Et ensuite le proposer à des alliés éventuels comme le PCF ou Mélenchon. Mais, pour nous, ce programme ne doit pas être spécifique aux européennes, mais être valable dans les luttes à toutes les élections et ne pas se cantonner à une simple tactique qui volerait en éclats après les européennes.

Et on connaît les points qui risquent d'achopper. Par exemple sur l'interdiction des licenciements, sur la remise en cause des privatisations, sur la création d'un service public européen pour tous les domaines essentiels de la vie (énergie, transport, eau, école...), sur l'écologie. Nous sommes pour l'interdiction des essais OGM en plein air. Pour la sortie du nucléaire, contre l'enfouissement des déchets, et pour les immigrés, le droit de vote, la régularisation et la libre-circulation en Europe que refusent les accords de Schengen. Enfin, nous sommes pour une nette prise de position contre toute participation aux éxécutifs avec le PS. Or, le PCF et Mélenchon soutiennent à fond le parti allemand Die Linke qui dirige Berlin avec le SPD, avec des conséquences désatreuses.

 

Martin : Pourquoi désespérer les électeurs de la vraie gauche en n'offrant pas une réelle perspective gouvernementale ?

 

Alain Krivine : Je crois que ce qui a désespéré les électeurs de gauche en France c'est justement d'avoir participé à des gouvernements de gauche qui ont fait une politique de droite. Et c'est ça que nous voulons ne pas refaire. Et pour redonner confiance à la gauche, il faut justement créer une gauche de combat qui n'accepte pas toutes les compromissions que la gauche fait quand elle est au gouvernement.

92 : Le NPA est-il écologiste ? Si oui, comment fera-t-il cohabiter des écolos avec des productivistes ? Et pour quel projet ?

Alain Krivine : Pour nous l'écologie est une dimension essentielle. Nos militants sont très actifs dans la lutte sur les OGM ou contre le nucléaire et l'installation des EPR. Mais l'écologie n'a de sens que si elle remet en cause la logique du profit de la société capitaliste. Un écologiste qui n'est pas anticapitaliste devient un manchot.

 

Gringostnz : Croyez-vous en la croissance économique, ce concept fétiche de la société capitaliste ? Faut-il vraiment "relancer" le consumérisme ?

 

Alain Krivine: C'est le débat que l'on a avec les camarades décroissants qui sont entrés au NPA, légitimement. On ne peut pas aujourd'hui dire qu'on est contre la croissance et la consommation de façon abrupte quand des millions de gens n'arrivent plus à consommer un minimum pour se nourrir et quand les entreprises ferment les unes après les autres.

Par contre, je suis d'accord avec eux quand ils expliquent que notre consommation est guidée par les capitalistes qui nous forcent à consommer quand on peut, ce qui n'est pas forcément utile mais leur ramène du fric.

Je préfère la formule : dans une vraie démocratie on doit pouvoir décider ce qu'on produit, qui produit, pourquoi on produit et qu'est-ce qu'on produit. Ce qui signifie décroissance pour certains produits, croissance pour d'autres. Par exemple, je suis pour la croissance des maisons à isolation. Ça permet une décroissance de l'utilisation de l'énergie.

 

Nada : Vous dites "s'appuyer sur une mobilisation générale". Mais qu'est-ce que cela veut dire exactement ? Jusqu'à une situation révolutionnaire ?

 

Alain Krivine : Dans un premier temps c'est refaire ce que l'on a fait en 1995 contre la loi Juppé sur la "Sécu". Le gouvernement ne recule pas devant une simple grève de 24 heures, aussi utile soit-elle. Et les salariés ne sont pas prêts à multiplier les 24 heures qui font perdre du salaire sans résultats.

D'où la nécessité d'une grève unitaire, générale, prolongée, rassemblant privé et public, Français et immigrés, sur quelques objectifs où on peut les forcer à reculer. C'est déjà le premier but : bloquer les réformes réactionnaires du gouvernement. Et après, si on a un mouvement d'ampleur, type 1968, on peut envisager bien sûr de poser le problème du pouvoir et de la société.

 

Julien : Pensez-vous que le concept de lutte armée est dépassé ?

 

Alain Krivine : Ça dépend où, ça dépend quand. En soi, personne ne peut être pour la violence armée. Nous sommes tous pour des mouvements pacifiques. Mais la violence vient toujours de la droite et des forces capitalistes. Les millions de gens qui meurent de faim, les millions de sidaïques qui meurent à cause des trusts pharmaceutiques qui refusent les génériques, les guerres actuelles pour le pétrole. Ce qui signifie que la violence armée ne peut être justifiée que comme une réaction défensive à ceux qui veulent remettre en cause les décisions et les volontés de la majorité. Elle peut se justifier aujourd'hui sous certaines dictatures, elle est justifiée pour les Palestiniens, elle l'a été parfaitement pour nos grands-parents résistants. Et là il n'y avait que les nazis pour les qualifier de terroristes.

 

Monsieur_raoul : Comment percevez vous les critiques qui ont été émises sur la participation de votre figure de proue, Olivier Besancenot, au média-circus, de Drucker, entre autres ?

 

Alain Krivine : Olivier Besancenot s'est plus fait connaître et apprécié par ses apparitions à la télévision que par la vente de notre hebdomadaire Rouge. Et malheureusement en France, si on veut s'adresser à des millions de gens, on est obligé de passer par ce genre d'émission, en y posant des conditions, ce que l'on a fait, c'est-à-dire la possibilité de faire passer un message en se faisant respecter, ou de faire parler, comme chez Drucker, des femmes salariées qui n'avaient jamais le droit à la parole. Notre unique souci c'est de faire entendre par la population nos propositions et notre message. Et le résultat est positif.

 

Steeve DREUX : On entend en permanence parler du "NPA d'Olivier Besancenot" ; pensez-vous qu'il s'agit d'un abus de langage, ou alors qu'Olivier Besancenot a réellement une emprise sur le NPA ?

 

Alain Krivine : C'est les deux. Il y a une personnalisation de la politique. Qui est malsaine parce qu'elle dépolitise les personnes. Mais, là encore, on en tient compte. Quand on fait une conférence de presse, quand Olivier est là, tous les médias sont là, quand il n'est pas là, il n'y a personne. Alors on en joue lucidement. En sachant que le NPA ce n'est pas uniquement Olivier, loin de là.

Il y a vingt ans, Olivier n'aurait pas connu cette percée, qui est donc liée à la nature du message qui aujourd'hui passe très bien, et bien sûr à la qualité du personnage que personne ne peut nier. On va s'efforcer au NPA de faire connaître d'autres porte-parole, mais malheureusement cela ne dépend pas que de nous.

 

Hnaillon : Pourquoi si peu de femmes dans votre équipe dirigeante ?

 

Alain Krivine : Mais parce que la presse n'a repéré que les hommes. Au bureau politique de la Ligue, moitié de femmes moitié d'hommes.
Et ça sera le cas pour les 150 dirigeants du comité politique du NPA. Même s'il y a encore une minorité de femmes au NPA. La parité sera et est respectée dans toutes les directions.


LEMONDE.FR | 05.02.09 |

 

 

 

 

La LCR se dissout pour donner naissance à un parti plus large, le NPA

 

La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) ne sera bientôt plus. Jeudi 5 février, ses militants vont voter leur autodissolution pour donner naissance au Nouveau Parti anticapitaliste. Quelque sept cents délégués sont attendus pour un congrès de quatre jours, du 5 au 8 février à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), pour lancer le nouveau parti d'Olivier Besancenot.

 

L'acte de décès ne se fera pas sans grincements ni critiques. Certains anciens de la LCR ne digèrent pas de disposer que de quatre heures de débats pour solder leurs comptes. Et pour ces vrais trotskistes, devoir assumer un programme réduit et une ligne jugée "trop floue", ça ne passe pas. "Nous commettons une grossière erreur en nous instituant "parti des luttes". Ce choix spontanéiste (dicté par le mouvement social) nous met à la merci des événements", écrit Gilles Suze, un ancien, dans une lettre adressée aux dirigeants de la LCR. "On a l'impression d'assister plus à un congrès de liquidation que de dépassement", râle Christian Picquet, de la minorité.

 

L'empressement est en effet palpable dans l'entourage de M. Besancenot. La cote de popularité du jeune porte-parole ne faiblit pas (60 % d'opinions positives dans le tableau de bord de Paris Match du 22 janvier). Tout comme son succès dans les manifestations : le dernier grand défilé du 29 janvier a vu se presser autour de lui les curieux et les fans. Il reste le "meilleur à gauche" aux yeux de ses proches et n'entend pas laisser cet espace - trop grand pour la LCR - vaquant, au moment où la crise économique semble lui donner raison.

 

Cette fois-ci, il s'agit de voir grand et large. Le NPA revendique 9 000 adhérents pour sa fondation, soit trois fois plus que la "Ligue". Dans les réunions, on ne s'appelle plus "camarades", le public a changé. On y retrouve bien une poignée d'anciens de Lutte ouvrière, des amis de Jean-Marc Rouillan, fondateur d'Action directe, quelques militants des comités Bové, des écologistes partisans de la décroissance ou des altermondialistes. Mais la plupart sont des novices en politique. "Leur base d'adhésion, c'est le ras-le-bol de Sarkozy et qu'ils reconnaissent Besancenot comme seule vraie personnalité de gauche", remarque Alain Krivine, un des fondateurs de la LCR.

 

Le NPA se veut donc un nouveau parti radical dont les deux identifiants sont "la rupture avec le capitalisme" et "l'indépendance totale vis-à-vis du PS". Avec une touche d'écologie, rebaptisée "écosocialisme". Finie la référence au trotskisme comme au communisme : le parti d'Olivier Besancenot ne sera plus affilié à la IVe internationale, fondée par Léon Trotski. Seuls les militants de la LCR resteront adhérents. "Nous avons pris la décision de faire le NPA par le bas, sans autre partenaire politique et nous avons réussi. Ce n'est pas une LCR bis", assure Pierre-François Grond, bras droit de M. Besancenot.

 

Le changement est visible : le profil militant a changé ; plus révolté et moins "intello". Mais le positionnement idéologique comme l'essentiel de la structure organisationnelle demeurent ceux de la LCR. La ligne d'auto-affirmation et de démarcation vis-à-vis du PS - "la vraie gauche, c'est nous", ne cesse de clamer M. Besancenot - rappelle en effet les débuts de la Ligue communiste qui, avec ses comités Rouge, pensait capter seule "l'esprit de Mai" 1968.

Quant aux nouvelles instances de direction, leur noyau est composé pour moitié de dirigeants de la Ligue. "Nous serons minoritaires", justifie M. Grond. "Avec un noyau structuré, ce sont les amis de Besancenot qui auront la main", tacle M. Picquet.

 

"La LCR est morte, vive le NPA !", vont scander les militants dimanche. Ses dirigeants ont maintenant quelques mois devant eux pour démontrer qu'ils sauront durer.

 

Olivier Besancenot :

«Ce sont les 9.000 militants du parti qui ont le pouvoir, pas moi»

 

4 janvier 2009

 

NTERVIEW - Vendredi, Olivier Besancenot lance son Nouveau Parti anticapitaliste. Le porte-parole du NPA répond aux questions de «20 Minutes»...

 

Y a-t-il un effet Besancenot?

Il y a surtout un effet anticapitaliste lié à la crise du système, mais qui ne se traduit pas par une démoralisation des couches populaires et de la jeunesse. Au contraire, un courant naît pour lequel il ne suffit plus de résister mais il faut aussi proposer. Mais cela passe par des idées, pas par une personnalisation des uns ou des autres. Ce sont les 9.000 militants du NPA qui ont le pouvoir, pas Besancenot.

 

Mais si le NPA émerge aujourd’hui, c’est aussi grâce à votre popularité...

Le NPA naît aujourd’hui car les conditions sociales et politiques sont réunies. Dès les années 1990, on avait compris, à la LCR, qu’il fallait créer quelque chose de neuf pour combler un espace vacant à la gauche de la gauche. Pour cela, il a fallu que meure l’illusion d’un parti créé par le haut, sorte de cartel irréalisable des mouvements d’opposition. Avec le NPA, on a lancé le mouvement par la base.

 

Beaucoup de Français vous apprécient vous, moins vos idées...

A la présidentielle, des milliers de personnes sont venues aux meetings de la LCR, mais peu étaient prêtes à adhérer à cause de notre passé. Nous sommes conscients que notre option révolutionnaire pour transformer la société est encore minoritaire dans le pays. C’est pour ça qu’on crée le NPA, pour ne pas être condamnés à rester minoritaire.

 

Votre objectif est donc d’être majoritaire à gauche?

On espère qu’un jour, nos idées seront majoritaires et que l’on gouvernera. Mais c’est impossible actuellement car le vrai pouvoir est financier : c’est pour ça que les partis de gauche, une fois au gouvernement, font une politique de droite. Nous, on veut inventer autre chose.

 

Mais le PS est de retour dans la rue. Le dialogue est-il possible?

Le dialogue et l’action sont toujours possibles face à la droite. Le PS revient dans la rue, c’est bien, mais le problème c’est qu’il n’aurait jamais dû la quitter. Le PS s’inscrit dans l’économie de marché. Au NPA, nous réclamons l’interdiction des licenciements, la réquisition de tous les logements vides, l’augmentation de tous les salaires de 300 euros. Des mesures qui sont toutes incompatibles avec l’économie de marché. Nous sommes cohérents entre nos revendications et nos actions, car il n’y a rien de pire qu’un espoir politique déçu, regardez le PS.

 

Vous êtes crédité d’un score élevé aux européennes de juin, c’est la prochaine étape?

Les sondages, bons ou mauvais, ne sont pas notre boussole. Les Européennes, on ne les boudera pas, mais la prochaine étape, c’est la suite du 29 janvier et de la mobilisation sociale. Face à un gouvernement qui maintient le cap d’une politique dont les Français ne veulent plus, il faut que l’unité de la gauche sociale continue. Souvenons-nous du CPE. La loi avait été votée, puis retirée sous la pression de la rue.

 

 

Alain Krivine :

"Je suis ravi de dissoudre la LCR !"

 

 

Les 6, 7 et 8 février, se tiendra le congrès fondateur du Nouveau Parti anticapitaliste, qui remplacera la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Crédité de 10% dans les intentions de vote aux européennes, le parti d’Olivier Besancenot régnerait alors à la gauche du PS. Entretien avec Alain Krivine, dirigeant historique de la LCR. 2 janvier 2009.

 

 

Comment la naissance du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) s’annonce-t-elle ?

 

9.000 personnes ont payé leur cotisation, alors même que le NPA n’est pas encore né : c’est très prometteur ! Et nous attirons des catégories que la LCR touchait peu : le secteur privé, les jeunes de banlieue, et beaucoup de jeunes, aussi, qui n’avaient jamais milité auparavant. Il y a aussi plus d’adhésions que prévu de gens qui viennent du PS. Venant du PCF, on l’avait prévu…

 

À titre personnel, vous qui en êtes le créateur, n’avez-vous pas un petit pincement au cœur de voir disparaître la Ligue ?

 

Non, au contraire, je suis ravi de dissoudre la LCR ! Je n’ai jamais été à genoux devant un sigle. Pour moi, la Ligue était un outil qui correspondait à une période particulière. Pour des buts identiques, nous allons construire un parti qui sera un outil bien plus large, bien plus populaire.

 

Pourquoi refusez-vous de partir aux côtés de Jean-Luc Mélenchon et du PCF aux élections européennes ?

 

Leur volonté est d’avoir des élus, c’est classique. Jean-Luc Mélenchon nous a envoyé une lettre pour nous dire que ses deux critères pour une alliance étaient de refuser le traité de Lisbonne et de ne pas aller dans le groupe PS au Parlement européen. Franchement, c’est insuffisant.

 

Quelles seraient vos conditions pour rejoindre ce "front de gauche" ?

 

Un accord sur nos revendications essentielles au plan national comme au plan européen, à savoir l’interdiction des licenciements boursiers, une augmentation conséquente du Smic, l’arrêt de toutes les privatisations, et le passage de certains secteurs clés en services publics européens : l’énergie, l’eau et le transport. La libre circulation des personnes, la régularisation et le droit de vote aux sans-papiers. En termes de stratégie, nous sommes contre toute participation à un exécutif aux côtés de sociaux-démocrates, ce qui n’est pas le cas de Jean-Luc Mélenchon ni du PCF.

 

Ne craignez-vous pas les conséquences d’un éclatement de la gauche de la gauche ?

 

Ce serait bien qu’il y ait moins d’organisations, mais c’est la conséquence de désaccords politiques, ou d’une confusion politique. L’éclatement n’est d’ailleurs pas si important : vous avez le PS, le PCF et le NPA, et puis au milieu, il y a ce qui reste des antilibéraux, qui ne veulent pas adhérer à une structure.

 

Vous avez eu connaissance de sondages qui vous donnent en tête à la gauche de la gauche…

 

Selon une étude commandée par Jean-Luc Mélenchon, une liste unitaire n’additionnerait pas les scores de chacun. Il y a une déperdition pour notre mouvement. Ce que révèle aussi cette étude, c’est que le PS passe devant tout le monde : Jean-Luc Mélenchon, qui espère passer devant le PS, se fait des illusions…


 

"Avec le NPA, bousculer les logiques dominantes"

 

A deux jours du congrès de dissolution de la LCR qui sera suivi de celui fondant le NPA, entretien avec Vincent Gay, 32 ans, documentaliste, un des responsables de la « commission écologie » du mouvement. Langue de bois inconnue de l'intéressé.

 

 

JRV : Pour démarrer cet entretien peux-tu te présenter en quelques mots ? Quand as-tu rejoint la LCR et quel est ton parcours militant, quelles sont tes responsabilités ?

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J’ai rejoint les JCR puis la LCR en 1996 dans la foulée du mouvement social de décembre 95, au début de mes études. Bien qu’étant politisé avant, ce mouvement a agi comme un révélateur des capacités d’organisation collective des salariés et des étudiants. Mais très rapidement s’est posée la question de comment continuer. Parmi les militants que j’ai alors rencontrés, ceux de la LCR m’ont semblé le plus en phase avec une radicalité émergente au milieu des années 90 ; ils défendaient la nécessité de l’unité dans les luttes, le militantisme syndical et associatif, la compréhension de ce qui émergeait alors dans les mouvements sociaux. De plus un rapport antidogmatique vis-à-vis des références théoriques et historiques m’a permis de découvrir énormément de choses. J’ai milité comme syndicaliste étudiant, ainsi qu’à Ras l’Front, puis à Raisons d’Agir et ATTAC. L’autre mouvement d’importance de ces années là a été pour moi celui des chômeurs en 97-98. En arrivant à Paris en 2003, j’ai rejoins la commission écologie de la LCR. Je suivais auparavant ses travaux, mais cet investissement correspondait à la fois à la conviction qu’un anticapitalisme conséquent se devait de prendre à bras le corps la question écologique dans ce qu’elle a de plus subversif, et à la fois à la nécessité de renforcer une commission peu étoffée malgré l’ampleur des tâches à accomplir. Je suis devenu un des animateurs de la commission. Parallèlement je milite syndicalement dans l’Education Nationale.

 

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J.R.V. En quoi le NPA dont le congrès de fondation se déroule du 6 au 8 février 2009 peut-il changer la donne à gauche ? Quel est ton avis sur son processus de création tant sur le plan quantitatif que qualitatif ? Comment le NPA sortira-t-il de la sphère étriquée de l’extrême gauche ?

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Changer la donne à gauche, c’est bien de ça dont il s’agit ! Les derniers congrès du PS et du PC ont illustré la profondeur de la crise des partis de la gauche traditionnelle. Mais cette crise ne veut pas dire qu’ils n’existent plus. Contrairement à d’autres pays, le tournant vers la droite de la social-démocratie ne correspond pas à un basculement idéologique de la population vers le capitalisme. Il y a donc un espace pour construire une gauche anticapitaliste qui doit se fixer comme objectif de disputer l’hégémonie au PS. Sur le plan idéologique, le NPA est sans doute aussi crédible que le PS. Une fois sa première phase de construction établie, le NPA doit pouvoir bien entendu participer à l’animation des luttes sociales mais aussi être capable de faire des propositions sur le champ politique. Sortir de ce que tu appelles la sphère étriquée de l’extrême gauche, c’est aussi ça : ne pas se cantonner à un rôle d’observateur critique de la scène politique et sociale, mais en devenir un acteur essentiel pour en bousculer les règles et les logiques dominantes. Au-delà des succès de son porte-parole, le NPA, sans prétention hégémonique sur l’ensemble de la gauche de la gauche, doit être en position d’organiser et de représenter tous ceux qui luttent, toutes les colères contre ce système. Et ces colères, elles sont fort nombreuses ! Il s’agit donc pour cela de forger peu à peu une culture politique commune, d’affiner au fil du temps la notion d’anticapitalisme, sans pour autant reproduire ce que fut la politique de la LCR pendant 40 ans. Le premier travail de préparation du congrès a permis de riches échanges sur une multitude de sujets. Les militants ont eu à cœur de s’emparer des débats ; déjà à ce titre l’objectif est atteint et les textes qui devraient être adoptés au congrès seront une bonne base pour avancer ensemble. Tout en assumant le fait que beaucoup de questions restent ouvertes, notamment sur les questions stratégiques ; par exemple si le refus de participation à des assemblées exécutives avec le PS est un principe nécessaire, cela ne peut être une boussole stratégique suffisante.

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JRV : Peux-tu rappeler aux lecteurs de Médiapart les raisons profondes qui ont déclenché le processus conduisant au NPA? Quels objectifs poursuivra ce nouveau mouvement tant dans les luttes sociales, écologiques, sociétales que dans les urnes ? Les éventuelles alliances électorales se feront sur quelles bases ?

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Cela dépend à quand on remonte. De quand date la nouvelle période qui permet l’émergence du NPA ? 2007 ? 2005 ? 2002 ? 1995 ? 1989 ? Chacun de ces moments a sa place dans la situation dans laquelle nous sommes : la chute du mur et la nécessité de reconstruire une organisation sur d’autres bases que celles des débats du mouvement ouvrier depuis 1917 ; le réveil social et la lutte contre le libéralisme tant sur le plan des luttes que sur le plan idéologique, avec les apports des mouvements altermondialistes ; l’affirmation dans les urnes à plusieurs reprises de ce refus du libéralisme économique et son corollaire des succès électoraux de l’extrême gauche. L’arrivée au pouvoir d’une droite dure, cherchant à renouveler le style et les orientations de la droite française, appelle aussi, en retour, une volonté de résister.  En étant présents à chacun de ces moments – en particulier lors de toutes les luttes menées par les étudiants, les lycéens, les cheminots, les profs, les salariés licenciés…-, la LCR a pu être en phase avec des secteurs militants et des secteurs de la population. Si en 2002, nous avons raté le coche en étant trop frileux, les débats ont évolué et la place de la Ligue a grandi, notamment grâce à sa participation à la campagne référendaire unitaire de 2005 contre le TCE. La campagne de 2007 et l’élection de Sarkozy ont fait le reste, même si à titre personnel je ne considère pas clos les débats sur l’unité à la gauche de la gauche.

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Un risque pour le NPA serait de cantonner son activité strictement aux questions sociales au vu de l’ampleur des attaques de Sarkozy. S’il est bien un héritage de la LCR qui ne doit pas se perdre, c’est bien de ne pas considérer la politique uniquement sous l’angle économique, sous l’angle du face-à-face travailleur-patron. Comment le NPA doit réagir face aux attaques contre les libertés publiques, face au retour du religieux et de l’ordre moral (subventions aux écoles privées, proximité avec le Vatican, attaques contre le planning familial, manifs des pro-avortements…), face au racisme dont sont victimes les immigrés et leurs descendants, face à la relance du nucléaire et l’arnaque du Grenelle de l’environnement, face aux modifications des politiques internationales…

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Notre mouvement devra aussi être présent lors de mobilisations comme celles contre le sommet de l’OTAN en avril prochain ou encore, à la fin de l’année, pour manifester contre le cours actuel des négociations internationales sur les changements climatiques qui sont loin de répondre à l’urgence en la matière mais risquent par contre de faire reposer la responsabilité des réductions de gaz à effet de serre sur les pays du Sud et les classes populaires ; on verra si le NPA est capable de se déployer sur ces différents terrains d’intervention, tout en maintenant une orientation centrale qui est celle aujourd’hui du refus de faire payer aux travailleurs et aux plus pauvres les conséquences de la crise économique. A chaque fois il s’agit pour moi d’agir à deux niveaux : en menant des campagnes propres du NPA mais aussi en faisant des propositions pour l’unité d’action en direction des autres forces politiques, associatives ou syndicales. La récente déclaration commune des organisations se situant à gauche du PS peut être un bon point de départ pour engager des campagnes communes. On peut procéder de la même façon sur le plan électoral : sans être d’accord sur tout, si on peut s’accorder sur des points essentiels, tant programmatiques que stratégiques, des campagnes communes sont possibles, mais à la seule condition que ça n’oblige pas à en rabattre sur le programme.

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JRV : La LCR était cataloguée comme « organisation trotskyste » même si nombre de ses militants ne se définissaient plus ainsi depuis longtemps. Comment décrirais-tu, idéologiquement, les « bases » du NPA ? Ses statuts font-ils référence explicitement à des courants de pensée ? Si oui, lesquels ?

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L’anticapitalisme est pour le moment l’élément fédérateur, mais il s’agit d’un « anti » porteur de beaucoup de « pour », qui restent à préciser, à affiner, sans pour autant chercher à dessiner la carte exacte de la société future. Dans un tel moment, les références idéologiques restent encore floues, au moins pour trois raisons. Les terribles échecs du socialisme au XXème siècle nécessitent de reprendre, ou poursuivre, des débats sur ce bilan et sur les leçons que l’on doit en tirer, en particulier en matière d’auto-organisation, de démocratie, de diversité des formes de pouvoir, y compris au sein du mouvement que nous construisons, sans se contenter de ripoliner les formules du passé. Deuxièmement, le capitalisme s’est modifié, la crise écologique et la globalisation modifient en bonne partie les conditions dans lesquelles nous devons penser la politique. Tant que des expériences de masse n’auront pas vu le jour, les débats, notamment stratégiques, resteront limités. Enfin, nous avons pu rencontrer un problème de rapport aux sens des mots et aux références. Si je n’ai aucun problème à me dire communiste révolutionnaire (et pas seulement par souci de filiation historique), je conçois que de telles références soient étrangères à des militants qui veulent radicalement changer cette société. Cela étant, nous ne partons pas de rien, y compris parce que l’héritage de la LCR, à ne pas confondre  avec celui du trotskysme au singulier, permet de disposer d’un certain nombre de réflexions et d’outils d’analyse de la situation présente. De plus l’apport d’autres courants, pour ceux que je connais le plus, issus de l’écologie radicale, permettent de renouveler un certain nombre d’approches ou de renforcer ce qui n’était qu’à l’état de prémisses. Enfin je soulignerais le fait que la curiosité intellectuelle et militante vis-à-vis des élaborations issues des mouvements sociaux doit nous permettre de confronter nos analyses et références à la réalité des luttes.

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JRV : Tu es un des responsables de la « commission nationale écologie » de la LCR qui va se fondre dans celle, plus large, du NPA. Dans les débats qui ont traversé les 467 comités NPA, le terme d’éco-socialisme est souvent revenu. Peux-tu nous en dire quelques mots ?

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Ce que j’ai pu constater depuis presque un an, c’est qu’en matière d’écologie politique, les apports militants les plus importants sont extérieurs à la ligue. Lors de la coordination des collectifs de juin, puis lors de la rencontre nationale écologie que nous avons organisée en décembre, deux tiers environ des participants n’avaient jamais été adhérents de la LCR. C’est d’ailleurs peut-être sur ce terrain que se rencontrent le plus de trajectoires variées. Si la ligue a fait un gros boulot collectif en la matière ces dernières années, son histoire fait qu’elle a « écologisé son marxisme ». Aujourd’hui nous militons avec des camarades dont le parcours militant passe en premier lieu par la défense de l’environnement, souvent dans des associations locales. L’ampleur de la crise écologique, l’abandon des Verts à être une force alternative au capitalisme, la compréhension de l’imbrication de la question écologique et de la question sociale ont favorisé ces rencontres et la possibilité d’un militantisme au sein d’un même parti. La commission écologie du NPA va avoir du pain sur la planche. Il s’agit pour nous non pas de devenir les experts es-environnement du NPA mais de travailler avec l’ensemble des militants à faire du NPA un parti radicalement écologiste, un parti qui puisse interroger l’ensemble des questions sociales à la lumière de la crise environnementale.

Pour ne prendre que trois exemples sur lesquels nous avons planché :

- la revendication de nationalisation ou de socialisation des grands groupes de l’énergie est une condition nécessaire mais pas suffisante. Une fois rendue publique la propriété de tels groupes, comment les utiliser pour changer radicalement la donne en matière énergétique, comment créer un service public unifié décentralisé, s’appuyant sur des coopératives, associant salariés et usagers ?

- la question agricole a ressurgi en France à travers la lutte anti-OGM et la défense de l’agriculture paysanne. Cela est nécessaire, mais on ne peut défendre un autre modèle agricole, en France et ailleurs - en particulier dans les pays pauvres -, sans s’en prendre aux grandes propriétés, sans opérer une redistribution des terres permettant l’installation de dizaines de milliers de paysans.

- l’interdiction des industries dangereuses et inutiles ne peut être décrétée sans y accoler des revendications quant au devenir des salariés, le maintien de leur salaire, leur formation…

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Bref, si nous parlons aujourd’hui d’écosocialisme, ce n’est pas d’abord le fruit d’une démarche intellectuelle, mais c’est avant tout un positionnement politique face à la crise écologique qui travaille nécessairement notre projet, au regard de l’aveuglement de la gauche traditionnelle (y compris d’une certaine extrême gauche) et du réformisme tristement « réaliste » des Verts et de bon nombre d’ONG environnementales.

 

MEDIAPART

 

 

 

De la LCR au NPA

 

 

Cette contribution a été écrite dans le cadre de la préparation du prochain congrès de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), fin janvier 2009, qui a, à l’ordre du jour, son « auto-dissolution » politique pour son « dépassement » dans le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Ecrit par des militants de la génération des années 1960-1970, il s’adresse donc aux membres de la LCR, mais peut en intéresser bien d’autres.

 

Pendant 20, 30, 40 années, nous avons construit la LCR.

 

Nous participons aujourd’hui pleinement au processus constituant du NPA. Si nous pouvons aborder sereinement ce nouveau défi, c’est grâce, et non malgré, ce que la Ligue a accompli ces dernières décennies. C’est un changement profond : la décision de la LCR de se dissoudre pour se dépasser est un fait assez exceptionnel dans l’histoire du mouvement ouvrier français.

 

Si nous pouvons en prendre le risque, c’est que nous ne partons pas de rien. Ce n’est pas par hasard si, dans la gauche révolutionnaire française et même internationale, c’est la LCR qui a pris une telle initiative. C’est que nous sommes le produit d’une certaine histoire du mouvement révolutionnaire, d’une fusion entre un courant du trotskysme et la radicalisation de la jeunesse dans les années 60. Nous sommes un courant marxiste révolutionnaire non dogmatique qui a su préserver des éléments de continuité fondamentaux dans l’histoire du mouvement ouvrier, notamment vis-à-vis de la social démocratie et du stalinisme : la défense d’un programme de revendications immédiates et transitoires vers le socialisme ; une politique de front unique visant à la mobilisation de masse des travailleurs et de leurs organisations ; une politique d’unité et d’indépendance de classe dans le refus de toute alliance stratégique avec les bourgeoisies nationales ; le refus, dans les pays capitalistes avancés de toute participation à des gouvernements de gestion de l’Etat et de l’économie capitaliste ; et un internationalisme sans faille.

 

A la différence d’autres courants, nous nous sommes efforcés d’incorporer à notre héritage politique, les changements du capitalisme de l’après guerre, une solidarité forte avec les révolutions coloniales et les mouvements anti-bureaucratiques à l’Est, l’analyse de nouveaux mouvements sociaux comme le mouvement des femmes, aujourd’hui la prise de conscience éco-socialiste face à la crise écologique, et surtout une réflexion et un enrichissement d’un des points clé de notre programme : la démocratie socialiste.

 

C’est une marque de fabrique de la LCR. Non seulement elle s’est inscrite dans la continuité de la lutte de l’Opposition de gauche au stalinisme mais, à la différence de la plupart courants de la gauche révolutionnaire en France et dans bien des pays, elle a su maintenir les principes et les modalités pratiques d’une organisation et d’un fonctionnement démocratique et pluraliste. Cette sensibilité et un fonctionnement interne démocratique et pluraliste lui ont permis d’accueillir au fil de son histoire une série de courants ou d’organisations provenant d’origines et de cultures diverses. Et ils l’ont préparée à construire avec d’autres et à oser se dépasser.

 

Oui, le NPA est le résultat du travail politique de ces dernières années, notamment de notre contribution au renouveau des mouvements sociaux et au succès des deux campagnes présidentielles de 2002 et 2007, autour de la candidature d’Olivier Besancenot. Mais c’est une idée qui vient de loin.

Dès le début des années 90, l’effondrement de l’URSS et des pays de l’Est combiné à la globalisation capitaliste néo-libérale a clos un cycle historique et en a inauguré un nouveau. « Nouvelle époque, nouveau programme, nouveau parti » : ce triptyque devait constituer le cadre d’une réflexion sur la nouvelle période historique. De nouveaux paramètres allaient déterminer l’action politique. Des clivages qui avaient séparé de multiples courants révolutionnaires ou anticapitalistes issus des 19e et 20ee siècle pouvaient être surmontés.

 

Nous avons, bien entendu, hésité sur ces nouvelles formes d’organisations, leurs caractérisations, leurs délimitations, leur dynamique. Mais la question s’est posée, tant sur le plan international que national. Sur le plan international, nous avons pris des initiatives au travers de conférences internationales et connu une série d’expériences, chacune avec ses spécificités : le PSOL au Brésil après l’expérience du PT, Sinistra Critica en Italie, après l’expérience de Refondation communise, Respect en Grande-Bretagne et le SSP en Ecosse avant leurs ruptures, le Bloc de gauche au Portugal, l’Alliance rouge verte au Danemark.

Dans tout ce processus, des clarifications se sont opérées, notamment sur la question du rapport à la question du pouvoir et de la participation ou non à des gouvernements avec le centre gauche ou le social-libéralisme. Ce sont ces questions qui ont été à l’origine des ruptures du PSOL avec le PT et de Sinistra Critica avec Refondation communise. C’est aussi la raison de nos différences avec la direction de Die Linke qui se prononce pour des alliances parlementaires et gouvernementales avec la social-démocratie.

 

Le NPA aura des délimitations politiques fondamentales. Ses textes préparatoires reprennent des références fortes : la lutte de classes et le soutien à toutes les luttes des exploités et des opprimés, l’unité d’action des travailleurs et de leurs organisations, la rupture avec le système capitaliste, un projet éco-socialiste, le refus de toute politique de gestion de l’économie et des exécutifs centraux des institutions capitalistes, la lutte pour un gouvernement des travailleurs, la transformation révolutionnaire de la société, la démocratie socialiste, un programme et une pratique internationalistes. Bien sûr, une série de questions resteront ouvertes : sur le type de révolutions au 21ème siècle, sur les problèmes de la transition au socialisme et sur bien d’autres questions, pour reformuler le projet socialiste et communiste. Mais nous ne partons pas de zéro. Le NPA définira collectivement ses propres positions sur la base de nouvelles expériences communes.

 

Il ne s’agit donc pas de construire une LCR relookée. Nous voulons construire non seulement un parti plus large, mais un parti qui soit une nouvelle réalité sociale et politique. Il sera pluraliste. Il prendra le meilleur de toutes les traditions révolutionnaires du mouvement ouvrier et d’autres mouvements comme les éco-socialistes. Son objectif, c’est de rassembler tous les anticapitalistes.

 

Le NPA sera une organisation internationaliste, définissant sa propre politique internationale. Il ne sera pas section de la IV° Internationale (qui constitue un courant politique international spécifique). Parti pluraliste, le NPA ne peut s’y affilier. Le processus de construction d’une nouvelle Internationale - qui a toujours été et qui reste notre objectif - sera long et complexe. Compte tenu de la désynchronisation entre la construction de formations anticapitalistes et celle d’un nouveau rassemblement international, comme les statuts de la IV le permettent, nous restons militants de la IV° Internationale en lien avec les camarades de la LCR élus dans ses instances. Etant donné la place de la Ligue dans la IV°, nous proposons que le NPA garantisse la continuité d’une série de tâches que la LCR assumait.

 

Nous sommes aussi assez fiers d’avoir transmis, sans les convulsions et crises de succession que connaissent la plupart des partis, à une nouvelle génération, non seulement une part de l’héritage politique mais aussi les responsabilités de direction. Entre les anciens, les jeunes et les moins jeunes, le mérite en est équitablement partagé. Mais au moment où la LCR va se fondre dans le NPA nous en appelons tout particulièrement à la responsabilité de tous ses militants et militantes. Leur expérience, leur formation, sont indispensables à la construction du NPA. Elles sont une des conditions de sa réussite, d’une synthèse réussie entre le nouveau et l’ancien. Tous doivent donc s’engager à fond, comme nous-mêmes avons décidé de le faire. Ne le cachons pas, ce sera un excellent exercice que d’apprendre à parler à des milieux plus larges, à faire attention au vocabulaire, à savoir écouter et respecter les autres, à apprendre d’eux sans sous-estimer ce que nous pouvons nous-mêmes leur apporter. Après le congrès de fondation du NPA, l’ensemble des camarades issus de la LCR doivent donc trouver leur place pour contribuer à construire ce nouvel outil pour lequel nous nous sommes battus depuis des décennies.

 

H. Adam, D. Bensaid, F. Coustal, L. Crémieux, J. Guillotin, S. Johsua, A. Krivine, O. Martin, C. Poupin, P. Rousset, F. Sabado, R. Vachetta


 

 

DEBAT sur le NPA

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LCR... histoire...

 

Origines de la LCR 


Jusqu'en Mai 1968 : le PCI et la JCR

 

La LCR est issue du mouvement communiste trotskiste, anti-stalinien. Elle rassemble des militants de deux entités déjà existantes : le Parti communiste internationaliste et la Jeunesse communiste révolutionnaire :

  • Le PCI est la section française de la Quatrième Internationale, qui s'est particulièrement distingué par son soutien aux luttes de libération nationale en Indochine et en Algérie ainsi que par son soutien critique à Tito lors de la rupture de la Yougoslavie avec l'URSS[3].
  • la JCR est une organisation de jeunesse trotskiste, qui s'identifie aux trois secteurs de la révolution mondiale : révolution anti-coloniale au Viêt Nam et en Amérique latine, mouvements étudiants et luttes ouvrières en Europe, luttes antibureaucratiques à l’Est (Tchécoslovaquie)[4].

La JCR aborde Mai 1968 dopée par ses activités dans la lutte contre la guerre du Viêt Nam et son soutien aux mouvements anti-coloniaux[4]. L'activité de la JCR et du PCI pendant les évènements de mai aboutit à leur dissolution par décret gouvernemental, le 12 juin 1968.

 

L'après-mai 1968 : la Ligue communiste


Livre de la ligue communiste, paru en 1972 aux éditions François Maspero/poche rouge


Après Mai 68, le PCI et la JCR fusionnent en avril 1969 pour créer la Ligue communiste, qui devient la section française de la Quatrième Internationale.

Considérant que Mai 1968 avait été une « répétition générale »[5] par analogie avec la révolution russe (1905/1917), elle cherche à intervenir sur tous les fronts de la lutte, multipliant les secteurs d'intervention (la « dialectique des secteurs d'intervention ») pour en dégager le parti d'avant-garde qui mènera la révolution.

Dans un climat politique tendu, la LC juge la situation favorable pour affronter l'extrême droite (et « l'État qui la protège »), ce qui la conduit à attaquer un meeting d'extrême droite d'Ordre nouveau.

Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Raymond Marcellin, décide alors la dissolution de la Ligue communiste le 23 juin 1973, ce qui forcera ses militants à rester clandestins durant deux mois sous le nom de Front communiste révolutionnaire. Puis elle se reformera officiellement sous le nom de « Ligue communiste révolutionnaire ».

De nombreux débats parcourent la LCR après cet évènement, notamment sur la stratégie révolutionnaire, le rôle de la violence ou la notion d'« avant-garde ouvrière large ». Ces débats entraîneront un changement de stratégie politique de la LCR et la fin de la période dite « gauchiste ». En même temps se mettait en place l'Union de la gauche.

 

L’Union de la gauche 


Mai 1968 est un évènement qui a modifié les données de l'ensemble de l'échiquier politique. De Gaulle se retire, les énarques prennent le premier plan, la gauche définit une nouvelle politique : pendant les évènements elle est disloquée (Parti socialiste) ou débordée (Parti communiste). Elle se reconstruit. Au congrès d'Épinay en 1971, François Mitterrand s'allie au CERES de Jean-Pierre Chevènement pour proposer ce qu'ils appellent un « Front de classe » à savoir une alliance entre le Parti communiste, le Parti socialiste et le Parti radical de gauche à travers un programme commun qui contient la rupture avec le capitalisme, les nationalisations de certains secteurs industriels et le droit de veto des comités d'entreprise.

La LCR considère que ce programme est « vidé de sa substance », le jugeant comme un programme radical, anticapitaliste mais pas sur la question centrale : l'État. Elle considère également qu'il s'agit d'un programme de « collaboration de classe ». Elle soutient cependant l'initiative sans soutenir le programme, dans le cadre d'une stratégie dite « unité, action, débordement ». Une minorité se constituera progressivement autour de Gérard Filoche (Matti), puis de Dominique Losay (Letourneau), pour aller vers un « Front unique ouvrier ». La LCR appelle à voter pour la gauche au deuxième tour des élections.

Progressivement la LCR s'éloigne du gauchisme soutenu par Daniel Bensaïd (Jebracq, Ségur), Pierre Rousset, Pierre de Verbizier la Treille (Vergeat), Yves Salesse (Boris)… qui soutiennent certaines actions de guérillas, notamment celles du PRT Combatiente en Argentine, du FPLP-CG au Proche Orient, de l'ETA dans l'Etat Espagnol. Charles Michaloux, « Garcin », Jeannette Habel, François Sabado et d'autres recentrent la LCR vers des positions plus ancrées sur le mouvement social (gauche de la CFDT notamment) qui laissent envisager à certains un éventuel rapprochement avec l'OCI (voir par exemple les écrits d'Edwy Plenel alias Krasny). Les anciens dirigeants de la JCR (Krivine, Weber, Bensaïd) sont marginalisés.

En 1975, une des tendances de la LCR, la tendance bolchévik-léniniste, rejette l'électoralisme de l'organisation, ainsi que son analyse de l'URSS. Elle rompt avec la LCR et constitue l'Union ouvrière qui évoluera vers des positions proches de l'ultra-gauche.

De 1975 à 1978, la majorité de la LCR perd tout contrôle sur son secteur étudiant pourtant formellement dirigé par François Sabado, expérience qui se répète en 1996-98. Fort de son poids dans le mouvement étudiant de 1976, Dominique Losay (Stackhanov/ Letourneau) prend le contrôle du secteur étudiant et commence à imposer un tournant vers le syndicalisme. Avec François Cortes (Ulysse) ils ont la majorité absolue sur les étudiants de la Ligue. Derrière, avec Gilles C. (Swanee) une minorité plus polarisée sur les mouvements sociétaux échappe aussi au contrôle de la direction. Ces courants préfigurent les scissions et les exclusions ultérieures (vers les CCA autogestionnaires pour Swanee, vers la LCI/OCI pour Letourneau et Ulysse).

De 1977 à 1981, la LCR dénonce la « politique de division » du PCF qui voit l'union se faire à son détriment. La LCR défend le maintien de « l'unité des organisations ouvrières ». En 1981, la LCR n'obtient pas le nombre de 500 signatures d'élus pour pouvoir présenter un candidat à l'élection présidentielle. Elle appelle à voter pour Arlette Laguiller ou Georges Marchais au premier tour et pour François Mitterrand au second.

En novembre 1979, la direction de la LCR est mise en minorité concernant sa volonté d'appuyer l'intervention soviétique en Afghanistan. Dans le même temps, l'exclusion de la tendance léniniste-trotskyste produit du regroupement de partisans français du Socialist Workers Party américain (SWP) (Dominique Losay alias Letourneau et Daniel Gluckstein alias Seldjouk) et de pro-lambertistes (Némo, Ulysse) ainsi que de la tendance bolchévique, pro-Nahuel Moreno (PST Argentin) lors du congrès de l'Haye les roses. Dans son intervention de réponse à Daniel Bensaïd pour la majorité, Dominique Losay alias Letourneau, au nom de la TLT, appelle au regroupement avec l'OCI (devenue PCI puis Parti des travailleurs) au sein une « conférence mondiale ouverte ». Les dissidents exclus, qui représentent 25 % de l'organisation,[réf. nécessaire]comme ceci apparait des résultats des votes préparant le Congrès, fondent la Ligue communiste internationaliste (LCI) qui fusionnera en octobre 1980 avec l'Organisation communiste internationaliste (OCI) « lambertiste ». Dominique Losay (Letourneau) et Christian « Leucate » (Némo) ne feront qu'un très bref passage à l'OCI alors que Daniel Gluckstein en deviendra le principal dirigeant.

 

1981-1988


Décembre 1981, les dissidents les plus connus sont :

  • Julien Dray, ancien secrétaire général du MAS
  • Harlem Désir (président de SOS Racisme de 1984 à 1992)
  • Laurence Rossignol (militante du MAS puis de l'UNEF-ID, conseillère régionale de Picardie)
  • Jean Marie Vincent, ancien directeur de publication de Tribune socialiste.

Question socialiste prend le contrôle du courant Pour l'unité syndicale (PLUS, socialiste) de l'UNEF-ID et fonde SOS Racisme en 1984.

La LCR considère que la victoire de François Mitterrand en 1981 est un effet différé de Mai 1968. Elle compare cette élection à celle du Front populaire de 1936 et considère que la dynamique de l'élection doit déboucher sur un nouveau « juin 1936 » (grève générale). Cette analyse de la situation l'amène à une stratégie politique qu'elle nomme « tournant ouvrier »[6]. En effet, prévoyant la possibilité de la grève générale, elle veut être « là où ça se passe », c'est-à-dire dans les usines. La LCR veut « changer sa composition sociale par effet mécanique d'implantation ».

400 militants sont impliqués dans ce « Tournant ouvrier ». Mais, selon le bilan fait plus tard par la LCR, « le tournant ouvrier fut une mauvaise réponse à un vrai problème : sa faiblesse d'implantation dans les concentrations ouvrières, mais une mauvaise réponse car on ne peut se fabriquer une implantation ouvrière en transformant intellectuels, étudiants et employés en ouvriers »[réf. souhaitée]. Les maoïstes expérimentent cette politique dès les années 1960-1970 et font les mêmes constats. Plus tard, suite à la grève de 1995, un groupe d'étudiants appartenant à la Tendance minoritaire "R!" décide à nouveau d'abandonner ses études pour se consacrer au militantisme ouvrier, dont Olivier Besancenot.

En 1983, la situation politique change brusquement avec la « rigueur » du gouvernement de Laurent Fabius pour maintenir la France dans le système monétaire européen  : suppression de l’indexation des salaires, report des 35 heures, blocage des salaires des fonctionnaires. La LCR juge que le gouvernement adhère aux thèses capitalistes et considère que cela accélère le « déclin du PCF » et la transformation « social-libérale » du Parti socialiste.

Puis vient la défaite électorale de la gauche en 1986, et l'arrivée de Jacques Chirac comme premier ministre. La LCR amorce alors un déclin, ayant surestimé les possibilités révolutionnaires de 1981. De plus, le virage brusque de la politique de François Mitterrand ne leur profite pas. Au contraire, tous les mouvements d'extrême gauche décroissent durant cette période (beaucoup d'électeurs se tournant vers le Front national). La LCR perd beaucoup de militants et donc de visibilité. Elle s'est cependant investie dans des conflits sociaux de l'époque, notamment dans les mouvements des ouvriers de l'automobile (Peugeot, Talbot) ou de la sidérurgie. Elle s'implique aussi dans la création et le développement de SOS Racisme, dans les mouvements de grèves étudiantes de 1986 contre la loi Devaquet ou le mouvement de grève à la SNCF la même année.

En 1988, pour l'élection présidentielle, la LCR décide de soutenir et de s'investir dans la campagne de Pierre Juquin, candidat dissident du Parti communiste. Sa candidature suscite le soutien du Parti socialiste unifié et de la LCR. Des comités de soutien se mettent en place dans toute la France, mélangeant des militants communistes, des militants du PSU, de la LCR. Le résultat est décevant : Pierre Juquin n'obtient que 2,08% des voix, tandis que Les Verts recueillent 3,8%, Lutte ouvrière 1,9% et le Parti des travailleurs 0,4%.

 

Chute du mur de Berlin


En 1989, le mur de Berlin s'effondre, puis en 1991 l'URSS. L'économie de marché s'installe dans tous les pays de l'Est. Cela provoque un profond changement politique à l'échelle internationale. Les partis communistes s'effondrent, les partis socialistes de toute l'Europe abandonnent l'anticapitalisme et acceptent l'économie de marché. L'hypothèse politique défendue par la LCR n'est pas validée, à savoir qu'à l'effondrement du régime de l'Union soviétique succède une « révolution anti-bureaucratique » vers le socialisme. Or rien de tout cela ne se produit; même, une vague d'optimisme souffle sur les pays occidentaux durant les années 1990 (croissance économique, révolution numérique).

La LCR s'oriente alors vers la création d'un nouveau parti. Elle fait une analyse de la situation : « Nouvelle époque, nouveau programme, nouveau parti ».

  • Nouvelle époque car elle considère que le socialisme a perdu le siècle mais que le capitalisme n'a pas résolu ses problèmes, que ce n'est pas la fin de l'histoire et que la lutte des classes continue, et qu'il y aura donc de nouvelles crises, de nouvelles contradictions affichées par le capitalisme, de nouvelles guerres et donc de nouvelles révolutions.
  • Nouveau programme qui puisse prendre en compte le bilan du stalinisme et de la social-démocratie, pour une nouvelle stratégie de transition du capitalisme vers le socialisme, les effets de la mondialisation, l'aspect central de la démocratie socialiste ainsi qu'une première étape « à gauche du possible ».
  • Tout ceci doit donc entraîner la création d'un nouveau parti, un « parti anticapitaliste large » appelé de ses vœux. Ce projet a pour originalité de s'ouvrir également à ceux qui ne se reconnaissent pas nécessairement dans le « marxisme révolutionnaire » de la LCR. Il est défini comme étant « stratégiquement non délimité ».

Juin 1994 : scission des militants de Démocratie et Révolution (Gérard Filoche). Démocratie et Révolution rejoint le Parti socialiste (PS) en octobre 1994 et devient sous le nom de Démocratie et Socialisme le mensuel de la Gauche socialiste, courant du PS où se retrouvent notamment les anciens de Questions Socialistes.

Scission de militants du Mouvement d'action syndicale (MAS) qui fondent Questions Socialistes. En mai 1982 Questions Socialistes rejoint le Parti socialiste (PS).

 

1995 - 2006

 

En 1995, la LCR ne présente pas de candidat à l'élection présidentielle, et appelle à voter pour Robert Hue, Arlette Laguiller ou Dominique Voynet.

La LCR se revigore à partir du mouvement de novembre-décembre 1995 contre le plan Juppé. La LCR considère que ce fut la « première révolte anti-libérale ». Par la suite, la LCR s'immerge dans le mouvement altermondialiste, né suite aux manifestations de Seattle en 1999 ou Gênes en 2001.

En même temps, se met en place la « gauche plurielle » rassemblant le Parti socialiste, le Parti communiste, le PRG, le MRC ou encore les Verts, cette fois-ci sans programme commun. La LCR ne participe pas à cette nouvelle union de la gauche, qui ne s'inscrit pas dans une lutte contre le capitalisme (Clermont-Ferrand est la ville la plus importante qui, après un accord électoral ayant pour clause prérequise l'autonomie des élus trotskistes, eut sur ses listes des militants de la LCR. Ces militants constituaient l'opposition de gauche de la majorité et n'ont pas voté le budget de la municipalité, jugé contraire à leurs idées).

En 1999, lors des élections européennes, la LCR se présente derrière une candidature commune avec Lutte ouvrière. Pour la première fois lors de cette élection, l'extrême-gauche obtient cinq députés dont deux sont de la LCR (Alain Krivine et Roseline Vachetta). Le 20 janvier 2000, les eurodéputés LO/LCR ne votent pas (3 contres et 1 abstention) une initiative du parlement européen sur la taxe Tobin, ce qui est critiqué par des députés français comme Alain Lipietz[7]. La LCR confirme ce refus car il s'agissait d'établir une commission sur la question dirigée par Charles Pasqua.

Manifestation en faveur des services publics à Paris, France, 19 novembre 2005

Lors de l’élection présidentielle de 2002, après le refus de LO de continuer l'aventure des listes communes de 1999, la LCR décide de présenter un candidat LCR pour la première fois depuis 1974 et la candidature d'Alain Krivine. Il s'agit d'Olivier Besancenot un jeune facteur de 27 ans inconnu dans le monde politique qui a été un an assistant parlementaire de Krivine au Parlement européen (1999-2000) Sa personnalité connaît un réel succès médiatique et remporte 4,25% des voix soit plus que le PCF qui obtient 3,37% des voix. Entre les deux tours, la LCR appellera à « battre Le Pen dans la rue et dans les urnes », qui sera interprété par presque tout le monde comme un appel à voter Chirac, au contraire de LO et du PT. Suite à cette élection, la LCR connaît une inflation du nombre de ses militants (environ 3000 membres) et de sa popularité.

Pour les élections régionales et européennes de 2003 et 2004, Lutte ouvrière ayant proposé de faire liste commune, la LCR accepte pour créer un pôle « à gauche de la gauche plurielle » mais malgré un résultat supérieur à celui des élections régionales de 1998, elle n'arrive pas à profiter de sa popularité avec l'effet « vote utile » en faveur du PS. En 2005, la LCR s'engage dans la campagne pour le « non » à la constitution à travers les collectifs unitaires de la Fondation Copernic auxquels participent certains militants du « non » de gauche (PC, PS, Verts, etc.). Grâce à cette campagne, la LCR et son porte parole, Olivier Besancenot connaissent un regain de popularité. Alain Krivine n'a pas souhaité se représenter pour être élu au bureau politique en janvier 2006.

La suite de la campagne pour le Non à la constitution européenne a amené d'importants remous au sein de la LCR. De nombreux débats ont animé l'organisation quant à l'attitude à adopter à propos du projet de candidatures unitaires de la gauche antilibérale. Lors d'une conférence nationale en juillet 2006 la LCR a déclaré la candidature d'Olivier Besancenot. Les tendances partisanes du processus unitaire antilibéral ont maintenu leur participation aux collectifs antilibéraux. Une minorité de la LCR avec Christian Picquet et Léonce Aguirre a cherché à poursuivre l'objectif d'une candidature unitaire antilibérale. La conférence nationale ayant déclaré la possibilité d'un retrait de la candidature d'Olivier Besancenot en cas d'accord avec les autres composantes et les collectifs. La majorité, avec François Sabado, Alain Krivine, Daniel Bensaïd, Ivan Lemaitre, a essentiellement appuyé la nécessité de refuser tout accord avec le Parti socialiste. Le Parti communiste français ne semblait pas répondre aux critères d'indépendance vis-à-vis du Parti socialiste. Toutes les tendances de la LCR estimaient indispensable l'affirmation de l'indépendance vis-à-vis du PS. Le désaccord à l'origine de cette forte polémique dans la LCR est de nature stratégique : la minorité pensant qu'il était possible de mener une bataille politique dans les collectifs pour obtenir une amélioration du programme et affirmer l'indépendance face au PS et la majorité pensant qu'il n'était plus possible de gagner des avancées positives dans les collectifs antilibéraux.

 

2007

 

Olivier Besancenot en meeting

Le 22 avril, la LCR, par la candidature d'Olivier Besancenot, recueille 1 498 581 voix, soit 4,08%, à l'élection présidentielle, ce qui représente une augmentation de 287 019 voix par rapport à 2002 et la place en 5e position[8]. Suite au 2e tour qui oppose Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal, Olivier Besancenot appelle ses électeurs à manifester le 1er mai pour les « mesures d’urgence sociales » qu'il a défendues durant la campagne, avant d'appeler à « voter contre Nicolas Sarkozy, sans pour autant soutenir Ségolène Royal » dans ce qui lui semble un « référendum anti-Sarkozy »[9].

Au premier tour des élections législatives, la LCR décide de présenter pour la première fois 492 candidats sur tout le territoire français. Avec un total d'un peu moins de 529 000 voix, la LCR progresse de 209 000 suffrages par rapport à 2002 (elle avait alors totalisé 320 000 voix dans 441 circonscriptions)[10].

La LCR échappe donc au recul qui touche l'ensemble des autres composantes de la gauche en dehors du PS. La majorité des militants estiment qu'il s'agit d'une « victoire » qui cautionne la ligne politique de critique ferme de la social-démocratie et du social-libéralisme (PS, PCF, Verts, etc.) ; d'autres, très minoritaires, pensent que la présence de la LCR lors de ce cycle électoral a pu participer à l'échec des autres partis de la gauche du « non ».

 

Construction d'un nouveau parti anticapitaliste


 

À l'issue des élections de 2007, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) a annoncé la volonté de créer un nouveau parti anticapitaliste implanté dans la jeunesse, les entreprises, les services publics, les quartiers populaires. Elle propose ainsi à tous les anticapitalistes de se rassembler pour construire les mobilisations qui, pour elle, doivent préparer un changement radical, révolutionnaire, de la société.

Cette voie la conduit à programmer un congrès de "dissolution politique" en janvier 2009, qui devrait voir la disparition de l'organisation, fondue dans le Nouveau parti Anticapitaliste.

 

Résultats électoraux

 

À l'élection présidentielle de 2002, la LCR était représentée par Olivier Besancenot, le plus jeune candidat à ce poste (4,25% des voix).

Aux élections régionales de 2004, l'alliance Lutte ouvrière (LO)-LCR a obtenu un score national de 4,97% alors que les scores additionnés des candidats de Lutte ouvrière et de la LCR à l'élection présidentielle de 2002 approchaient les 10%.

Elle n'enregistre cependant qu'un léger recul par rapport aux élections européennes, où la candidate de l'alliance, Arlette Laguiller avait totalisé 5,18% des voix, et améliore même les scores globaux de l'extrême gauche aux élections régionales de 1998.


 

Élections présidentielles 


  • 1969 : candidature d'Alain Krivine 1,05 % (239 106 voix)
  • 1974 : candidature d'Alain Krivine 0,37 % (93 990 voix)
  • 1981 : appel à voter Arlette Laguiller (LO) ou Georges Marchais (PCF) au 1er tour
  • 1988 : implication dans la campagne de Pierre Juquin (dissident de gauche du PCF) 2,09 % (639 133 voix)
  • 1995 : appel à voter indifféremment pour Dominique Voynet (Les Verts), Robert Hue (PCF) ou Arlette Laguiller (LO)
  • 2002 : candidature d'Olivier Besancenot 4,24 % (1 210 505 voix)
  • 2007 : candidature d'Olivier Besancenot 4,08 % (1 498 835 voix)

 

(source : Wikipedia)

 

 

COURANTS de la LCR :

 

  • "Socialisme par en bas", courant créé par les anciens majoritaires de Socialisme International (autodissout en mai 1997), a rallié la LCR les 17-18 janvier 2004.

 

 

 

 

 

 

  • "Unir", courant des minoritaires de la LCR (Picquet...).
  •        >> http://www.unir.asso.fr/